Cacher ou être pardonné Homélie Mercredi des cendres (5.03.2014)

  Mercredi des cendres 6 mars 2014 St Pierre St Paul de Colombes, Aumônerie

Cacher ou être pardonné

Nous le savons entre une idée qui peut nous passer par la tête et le fait de la dire ou de la mettre en action, c’est la grandeur de l’être humain de pouvoir décider de la mettre en œuvre ou non, en raison même de la liberté qui nous est donnée par Dieu. Après que nous vienne une idée en tête, comme nous ne sommes pas que conduits par nos pulsions, par ce qui fait plaisir, nous avons la capacité de réfléchir et d’anticiper, de calculer par avance les conséquences de nos paroles et/ou de nos actes. Et face à une situation où nous avons du mal à décider, nous ne sommes pas seuls. Nous pouvons prier et demander au Seigneur de nous éclairer par sa Parole et par son Esprit Saint. demander conseil à une personne de confianceIl est également tout à notre honneur de demander le conseil d’une personne de confiance qui nous aidera, qui ne décidera pas à notre place mais qui, par son expérience, nous fera réfléchir à des solutions et des conséquences auxquelles nous n’avions pas pensé. Se faire aider, C Dar.

Dans ce que nous pensons, faisons et disons, nous pouvons distinguer deux familles. Il y a, d’une part, ce qui nous fait grandir et qui fait grandir les autres, ce qui donne plus de vie, plus de joie, plus de bonheur. Il y a tout ce qui est constructif pour soi et les autres. Tout ce qui va dans la logique de l’amour de Dieu et du prochain. C’est ce qui est bon. Tout ce pour quoi nous pouvons remercier le Seigneur de nous l’avons inspiré et de nous avoir aidés à le concrétiser. Faire du bien aux autres, C Dar.

Il y a, d’autre part, ce qui nous fait nous replier sur nous, ce qui nous exclut des autres, ce qui nous coupe de Dieu, ce qui nous renferme sur nous, ce qui rend malheureux, triste. Il y a tout ce qui est destructeur de relations avec le Seigneur et les autres, et inflation du nombrilisme. Ce sont nos écarts de conduite, nos dérapages contrôlés contre nous-mêmes ou les autres, tout ce dont nous sommes responsables ou complices. C’est le mal, le péché.

Que choisis-tu ? Cacher ou être pardonné ?Dans ces situations, nous sommes tristes et mal à l’aise. Nous cherchons souvent à cacher, à nous le cacher à nous-mêmes et aux autres, mais pour combien de temps ? Nous voulons le cacher, comme la poussière sous un tapis, car nous n’en sommes pas fiers. En voulant cacher, nous voulons faire comme si cela n’avait pas eu lieu, et pourtant ! Mais qui voulons-nous tromper ? Les autres ? En tout cas pas nous, ni le Seigneur. Après avoir bien caché la poussière sous le tapis, nous savons très bien que nous gardons tout cela dans le cœur, dans la mémoire, sur la conscience, d’autant plus si c’est grave. Et même si nous voulions essayer de l’oublier, nous savons tous très bien que la poussière est toujours sous le tapis et qu’elle réapparaîtra un jour. Et nous ne pouvons pas nous en sortir seuls.

Dans ces situations, nous sommes souvent tristes et mal à l’aise. Mais, comme baptisés, nous savons aussi qu’il y a une autre possibilité qui nous est offerte : le Seigneur nous propose de nous sortir de cette spirale dans laquelle nous nous enfonçons progressivement. Il nous tend la main. Il nous propose son pardon. Il ne cache pas la poussière sous le tapis, il la balaie et l’enlève totalement si nous le lui demandons, exprimant notre regret lors d’une rencontre avec un prêtre. Cela n’est jamais facile ni agréable. Mais le prêtre n’est pas là pour nous humilier encore plus. Il est envoyé par Jésus pour nous dire que Dieu croit en nous et nous aime plus que nous ne l’imaginons. Dieu nous ouvre un nouvel avenir pour nous et les autres alors que nous désespérions de nous. Comment le fait-Il ? Dieu efface le mal que nous avons pensé, détruit ce que nous avons fait qui a pu abimer une relation et effacer le mal que nous avons dit. Cela ne nous dédouane pas de demander pardon à la personne que nous avons blessée. Par son pardon, Dieu vient nous recréer de l’intérieur. Dieu nous permet de nous réengager sur des chemins de vie, de foi, de confiance, d’amitié et d’amour. On se sent tout de suite plus léger, le coeur dans la joie et l'esprit en paix.

recevoir les cendres sur le frontLa ligne de départ de ce carême est proche : après avoir entendu « A vos marques ! Prêts ? Feu ! Partez ! », nous quitterons notre place, nous recevrons les cendres, ce qui a été brûlé, ce qui est mort, ce qui est desséché, et nous entendrons « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Nous viendrons ensuite poser nos mains sur le lectionnaire qui exprimera notre confiance dans cette Parole de vie et d’amour que Dieu nous adresse. Enfin, nous ne retournerons pas à la place où nous étions dans la première partie de cette célébration, nous changerons de côté, de façon symétrique pour exprimer que nous voulons vivre ces quarante jours de préparation à la fête de Pâques où nous célèbrerons la résurrection de Jésus, avec les moyens qu’il nous propose : les 4 P : la prière pour approfondir notre amitié avec Dieu, la privation de certaines choses qui sont en excès dans notre vie pour laisser plus de place aux autres et à Dieu, le partage avec ceux qui sont moins gâtés que nous, et le pardon avec Dieu, les autres et aussi avec nous-mêmes.

Jl 2, 12-18 ; Ps 50 ; 2 Co 5,20 – 6,2 ; Mt 6, 1-6.16-18

P. Olivier Joncour

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