Amos, Notre Dame de la Salette et Léon XIII Homélie 25° dim TO C (18.09.2022)
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Dimanche 18 septembre 2022 25° dim TO C Ste Marie-Madeleine Gennevilliers
Amos, Notre Dame de la Salette et Léon XIII
Les reproches du prophètes Amos il y a plus de six siècles avant la naissance du Christ pourraient encore être prononcés de nos jours ! Il dénonçait les hommes centrés sur leurs affaires, qui se sont détournés de Dieu. Au XIX° S, la Vierge Marie apparaissait à la Salette (19.09.1846) à deux jeunes bergers pour dénoncer les manquements au repos dominical par un travail le dimanche. Et combien cela attristait son Fils. Un an auparavant, le Ciel avait déjà donné un avertissement avec des pommes de terre gâtées. Mais cela n’avait pas été compris.
Ce déséquilibre en provoque d’autres notamment la disparition de la justice sociale, la recherche du gain à tous prix, notamment ce qu’on appelle aujourd’hui l’oubli de l’option préférentielle pour les pauvres que certains préfèrent appeler l’obligation préférentielle pour les pauvres !
A la fin du XIX° S, le Pape Léon XIII publiait la première encyclique (Rerum Novarum) de ce qu’on appellera ensuite la Doctrine sociale de l’Église. Cette réflexion de l’Église sur la société, sur le vivre ensemble repose sur plusieurs piliers :
- la recherche du bien commun qui n’est pas la somme des intérêts individuels et particuliers, la recherche de ce qui est bon pour vivre ensemble
- l’option préférentielle pour les pauvres. Dans Laudato Si’, sur notre Maison commune et l’écologie intégrale, le Pape François rappelle que les plus pauvres, que ce soit des Etats, ou des personnes quel que soit les pays sont victimes des choix de grandes firmes multinationales qui sont âpres au gain car ils se voient imposer des décisions sur lesquelles ils ne peuvent rien (LS??).
- La subsidiarité : vous le vivez peut-être sans le savoir : c’est le fait qu’une décision soit prise au niveau le plus près où elle sera mise en pratique. L’État doit prendre des décisions au niveau national et laisser les élus locaux comme les maires décider en tenant des situations locales. Dans les entreprises, le chef d’entreprise doit donner les grands axes et après c’est aux ouvriers ou aux employés d’organiser leur travail pour y arriver.
- Le respect de la propriété privée.
- la dignité de toute vie humaine : enfant, homme ou femme quel que soit l’âge.
- la solidarité.
Pourquoi y a-t-il des déséquilibres ? C’est quand on oublie Dieu. Alors le prochain est négligé : c’est l’origine de nombreux maux : la corruption, les injustices, la spéculation, …
Il faut donc en revenir à ce fondamental : aimer Dieu et son prochain
Le psaume et l’extrait de la 1° lettre de St Paul à Timothée font un gros plan sur la prière. Commençons par le psalmiste : Louez, serviteurs du Seigneur, louez le nom du Seigneur ! On ne loue pas Dieu comme on loue un appartement ou une machine pour faire des travaux. Mais on loue Dieu parce qu’Il existe et que cela nous donne de la joie de Le connaître et de L’aimer. Vient ensuite : Béni soit le nom du Seigneur, maintenant et pour les siècles des siècles ! Bénir le nom de Dieu, c’est dire du bien de Dieu lui-même. Ne nous trompons pas. Crier « Nom de Dieu ! » en tapant le poing sur la table, ce n’est pas ce qu’Il attend ! Jésus l’a repris en le formulant autrement dans la prière du Notre Père lorsque nous demandons « Que ton nom soit sanctifié. »
Continuons avec les recommandation de St Paul : J’encourage à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité. Quand on entend « prière », on pense demande adressée à Dieu. C’est ce que Dieu attend de nous : on peut prier dans son cœur, dans sa tête, assis, à genoux. Il faut trouver une position corporelle dans laquelle on est ben, à l’aise. Et trouver un lieu calme où on ne sera pas dérangé. L’intercession, c’est la prière adressée à Dieu par l’intermédiaire d’autres dont les saints, comme la Vierge Marie, St Antoine, Ste Rita, St Joseph ou St Michel. On leur demande, à eux qui sont près du Seigneur qu’ils présentent notre prière au Seigneur. Il est enfin question des actions de grâce, autrement dit de remercier, de reconnaître qui a donné la ou les grâces ; chaque messe est une eucharistie, le mot grec qu’on peut traduire par remerciement pour la Vie de Jésus offerte à son Père pour nous racheter. St Paul recommande de prier en élevant les mains. Faisons-le aujourd’hui pour la Prière universelle comme beaucoup le font au moment du Notre Père.
Savez-vous ce qu’est l’idolâtrie? C’est quand nous donnons à une réalité créée, une personne ou un objet, la 1° place qui est celle de Dieu. Ça peut être l’argent que Jésus dénonce dans la parabole quand elle est une fin en soi, quand elle est le but. Cela peut être tout objet fabriqué de main humaine, tout ce qui prend toute la place au point de nous aveugler. Au départ, la personne pense pouvoir maîtriser, contrôler « c’est le dieu que je me suis fait » en opposition au vrai Dieu qui nous a créés à son image, et au bout d’un certain temps, je suis devenu l’esclave de cette idole. Car il n’y a qu’un seul Dieu qui aime, qui pardonne, qui libère des esclavages en tous genres.
En conclusion, demandons au Seigneur de nous libérer de toutes les formes visibles et invisibles d’esclavages et des chaînes qui nous retiennent vers le passé et nous empêchent d’aller de l’avant !
Am, 8, 4-7 ; 1 Tm 2, 1-8 ; Ps 112 ; Lc 16, 1-13
P. Olivier Joncour