Pécheurs pardonnés Homélie 5° dim Carême C (6.04.2025)

Dimanche 6 avril 2025 5° dim Carême C NDA St Jean Gennevilliers

Pécheurs pardonnés

Avec les évangiles des 3°, 4° et 5° dimanche du Carême de l’année C, nous voyons une progression : il y a 2 semaines, alors que, pécheurs, nous ne portons pas de fruit dans nos vies car le mal et le péché nous dessèchent, le Seigneur nous donne une occasion d’être renouvelés par la grâce de son pardon. Nous l’avons écouté dimanche dernier, Il est ce Père qui accueille avec tant de joie son fils qui avait rompu toute relation avec Lui et qui est revenu. Il veut que son fils aîné partage sa joie. Aujourd’hui, comme à la femme adultère que Jésus sauve de la lapidation et de la mort, il dit de ne plus pécher.

Pharisiens dont faisait partie St Paul

Nous avons besoin de sécurité et d’être sécurisés. C’est le rôle de la Loi, de la règle de nous donner des repères qui permettent d’organiser la société et les relations entre les personnes, et entre le Seigneur et nous comme il a donné à Moïse et son peuple les 10 paroles de vie. A l’époque de Jésus, le groupe juif des Pharisiens était très attaché au respect et à la mise en pratique de la Loi dans leur vie, à la lettre.

Paul de Tarse faisait partie de ce groupe des Pharisiens. Il avait été à bonne école, celle de Gamaliel (cf Ac 22,3) et en tirait beaucoup d’orgueil. C’est au nom du respect de ses règles très précises, - trop précises? -, que beaucoup de Pharisiens ont été dérangés dans leurs habitudes et leur manière de vivre par les commentaires de la Loi que faisait Jésus et de sa liberté par rapport à certaines. Alors qu’il avait dit qu’il était venu non pas abolir mais accomplir la Loi (Mt 5,17b), ses guérisons de paralysés, d’aveugle, le jour du sabbat, le jour du repos, de la gratuité et dédié à la prière, ne passaient pas. Ce sabbat-repos pour les humains prend sa source dans le repos du Seigneur le 7° jour (cf Gn 2, 2-3). Jésus leur a reproché d’être trop scrupuleux et d’en oublier l’essentiel, c’est-à-dire la miséricorde que veut le Seigneur (cf Mt 23,23). Dimanche dernier, dans la parabole du père et des deux fils (Lc 15, 11-32), les pharisiens ont bien compris que Jésus les avait comparés au fils aîné qui n’a pas accepté le retour de son frère pécheur (cf Lc 15, 2-3), qui s’est repenti, qui a demandé pardon à son Père qui lui a organisé une fête, car sa conversion était sincère et vraie.

Pas étonnant que Jésus ait déconcerté les accusateur de la femme adultère qu’il n’a pas renvoyés à la Loi, mais à leur conscience, à leur coeur, à la vérité de leur vie, au risque de juger et de condamner comme s’ils étaient le Juge suprême, Dieu lui-même.

Saul de Tarse sur le chemin de Damas

Nous comprenons mieux le bouleversement que fut la rencontre Paul de Tarse avec Jésus ressuscité sur le chemin de Damas (cf Ac 9) tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures. Tous ses anciens repères sont faussés. Il doit repartir de zéro, changer de paradigmes, de références. Comme nos amis, frères et sœurs qui viennent de l’Islam et qui demandent à se préparer au baptême car ils ont rencontré Jésus. Pour faire vite, dans l’islam, il faut marquer des points pour espérer que, à la fin de sa vie, la balance penche du côté des bonnes actions. Si on devait simplifier, on dirait que la vie semble alors se réduire à une comptabilité. Et pour une religion dont un des noms de Dieu est le Miséricordieux, il semble l’être beaucoup moins que dans le christianisme. En effet, nous ne sommes pas sauvés par nos actions, mais par la foi en Jésus mort et ressuscité. Nous savons que nous sommes sauvés par la Passion, la mort et la résurrection du Christ. Au baptême, nous sommes pardonnés. Et si nous faisons des bonnes actions, c’est comme réponse à cet amour inconditionnel de notre Dieu qui nous a aimés le premier. Et lorsque nous avons fait le mal, commis des péchés ou pas fait le bien, nous ne sommes pas maudits. Nous sommes attendus par le Père pour être pardonnés, pour être restaurés dans notre être de fils et de filles de Dieu, pour retrouver l’état de grâce du jour de notre baptême.

Frères et sœurs qui avez grandi en Afrique où chaque année, il faut présenter sa carte de baptisé lors de sa confession avant Pâques et payer le Denier de l’Église, ce n’est pas parce que nous n’avons pas, ici, de carte à signer et à tamponner que vous devez perdre cette habitude de la confession au moins une fois par an comme demande le Concile de Trente (1545) et oublier de payer le Denier de l’Église. Et pour tout baptisé. Que chacune et chacun s’examine et se demande à quand remonte la dernière fois où il a vécu cette démarche de rencontrer un prêtre pour recevoir l’absolution pour ses péchés regrettés et qu’on ne veut pas recommencer. Laissez-vous aimés. Laissez-vous pardonnés ! Laissez-vous pardonnés !

Is 43, 16-21 ; Ps 125 ; Ph 3, 8-14 ; Jn 8, 1-11

OJ+

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