Le Seigneur se présente Homélie 3° dim Carême C (23.03.2025)

Dimanche 23 mars 2025 3° dim Carême C St Jean des G Gennevilliers

Le Seigneur se présente

Dans la Bible, le Seigneur se révèle progressivement à des personnes : Abraham et Sarah, Isaac, Jacob et son fils Joseph, Moïse, Josué, les prophètes et en Jésus, le Fils de Dieu qui est devenu homme à 100 % sans perdre sa nature divine (cf Ph 2, 6-11), nous avons le sommet de la révélation, de l’auto-révélation sur qui est Dieu son Père, le Fils et l’Esprit qui vivent cette communion d’amour.

Quelles découvertes avons-nous faites sur le Seigneur depuis le début du Carême ? Le 1er dimanche du Carême C : Jésus a vaincu le tentateur ; le 2ième dimanche : la voix du Père le désigne comme son Fils.

Ce 3ième dimanche, arrêtons-nous sur la 1° lecture où le Seigneur se présente en disant : je suis qui je suis et je suis le Dieu d’Abraham le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob ; le Dieu qui écoute, qui atteste effectivement qu’il y a une injustice. Et dans l'Evangile : le Dieu qui patiente donne une nouvelle chance au figuier sans fruit, ce qui est une chance pour la conversion nécessaire.

Ce dimanche, arrêtons-nous sur le récit de l'expérience qu'a vécue Moïse et sur ce que nous découvrons sur Dieu.

Dieu suscite notre curiosité

Moïse se voile la face lorsque le Seigneur lui parle depuis le buisson ardent

Ainsi, c'est dans l'ordinaire de la vie de Moïse, dans son quotidien, dans son travail de berger. Autrement dit, ce n'est pas dans un ailleurs ni dans un hors temps. La curiosité de Moïse est aiguisée à la vue d'un buisson en feu qui ne se consume pas. Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ? Il veut comprendre pourquoi.

Dieu entre en relation

Le Seigneur appelle Moïse. Il le connaît par son prénom. Moïse, Moïse. Comme dans des récits d'appel dans la Bible, le prénom de la personne est répété deux fois. Et il a répondu Me voici comme on le on retrouve dans d'autres récits de vocation.

Dieu se présente. Il se fait connaître avec deux appellations :

a) le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob : C'est un Dieu de relation, un Dieu personnel. Nous pouvons ajouter notre prénom à chacun.

b) Je suis qui je suis et Je suis. Autrement dit J'existe d'un présent éternel.

Dieu écoute et se laisse toucher

Contrairement à certains anciens catéchismes ou au dieu des philosophes dont les caractéristiques font de lui un Être impassible et insensible, ici c'est tout le contraire. J'ai vu, oui, j'ai vu la misère de mon peuple. C'est Le Dieu dont le coeur se laisse toucher. J'ai entendu ... , je connais. Et donc je suis descendu. Donc il se fait proche. Si différent d'un dieu horloger ou spectateur depuis le ciel ou d'un dieu qui se désintéresserait de sa création et de son peuple.

Dieu libère et sauve.

Les hébreux quittent le pays de l'esclavage pour un beau et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel qui symbolisent la richesse et la douceur. C'est une belle vision qui aidera dans les moments difficiles de la traversée du désert. Dieu fait une promesse qui ouvre un avenir et une espérance. Il faut du temps pour passer de l'esclavage à l'état libre.

Dieu donne une mission personnelle à Moïse.

Le Seigneur confie une mission à Moïse

Il fait de lui un leader, un guide pour son peuple, un meneur qui restera solidaire de son peuple. Je t'envoie. Il l'envoie négocier avec Pharaon la libération et le départ des hébreux. Tu feras sortir. La mission est claire et le Seigneur lui fait confiance. Moïse a appris la patience, la persévérance et l'endurance dans les difficultés et les épreuves. Comme Abraham, Moïse a accepté de partir à l'aventure.

Et pour nous aujourd'hui?

Karl Barth, un théologien protestant du XX° S, disait qu’avec ses deux mains, tout chrétien devait avoir la Bible dans une main et, dans l'autre, le journal avec les informations du monde. C’était à une époque où il n’y avait pas de chaînes d’infos en continue. Les évêques du Concile Vatican II ont demandé que "l'Eglise scrute les signes des temps" (GS 4,1). C'est une occasion de prier à partir de l'actualité. Il s'agit de faire comme Jésus dans le passage de l'Evangile. Il s'agit de relire sa vie à la lumière de la Bible. Relire pour prendre du recul sur soi, faire appel à sa mémoire de ce que nous avons vécu d'ordinaire et de quotidien. On y découvre les moments forts, de les relier entre eux, de les rassembler comme autant de fleurs pour un bouquet ou de perles pour les enfiler dans un collier. C'est un fil rouge par lequel le Seigneur passe.

En conclusion, reprenons cela sous la forme de quelques questions :

- Quelle souffrance, quelle injustice ai-je envie de présenter au Seigneur comme les hébreux l'ont fait en Egypte?

- De quoi le Seigneur m'a-t-Il libéré ? De quel esclavage, de quelle addiction ai-je besoin d'être libéré?

- Quand ai-je vécu une rencontre forte avec le Seigneur? Une rencontre personnelle? transformante? marquante?

Nous pouvons lire tout l'Exode comme une formation, une éducation à la liberté du peuple par le Seigneur. Dieu passe au milieu d'eux. Il le guide par la nuée. Il ouvre un chemin au milieu de la Mer Rouge. Il lui donne une Loi pour grandir. Il redonne courage par rapport aux difficultés.

Ex 3, 1-8a.10.13-15 ; Ps 102 ; 1 Co 10, 1-6.10-12 ; Lc 13, 1-9
P. Olivier Joncour

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