Un Dieu personnel qui vient à notre rencontre Homélie 5° dim TO C (9.02.2025)

Dimanche 9 février 2025 5° dim TO C NDA et St Jean Gennevilliers

Un Dieu personnel qui vient à notre rencontre

Quel est le point commun entre Isaïe dans le Temple de Jérusalem, Saul de Tarse qu’il raconte dans la 1° lettre aux Corinthiens et Simon-Pierre, André, Jacques et Jean? Comme d’autres avant eux et après eux, ils ont vécu une rencontre forte et personnelle avec le Seigneur. Non pas une rencontre qu’ils avaient programmée comme lorsque l’on a un rendez-vous. Non, ce fut une irruption inattendue pour eux qui ont fait l’expérience de ce Dieu qu’ils priaient et qui va se manifester à chacun d’eux d’une façon qu’ils n’imaginaient pas et dans des circonstances très différentes, un Dieu personnel !

Pour Isaïe, ce fut au Temple de Jérusalem. Nous aurions presque envie de dire que ce n’est pas surprenant ! c’est sa Maison, sa Demeure, construite par Salomon après que son père, le roi David en ait eu le projet. Avec la présence de l’arche d’Alliance, ce coffre avec les Tables de la Loi reçues par Moïse au Mont Sinaï, le Seigneur était présent dans la partie la plus sacrée, le Saint des saints, où le Grand-prêtre avait le droit d’entrer une fois par an pour y dire le Nom du Seigneur. Quelle vision grandiose : il a vu le Ciel avec le Seigneur qui siégeait sur le trône entouré des anges chantent un refrain que nous reprenons à chaque messe entre la préface et la prière eucharistique. L’Église a ajouté l’acclamation de la foule lorsque Jésus est entré dans Jérusalem le dimanche des Rameaux. C’est le récit de l’appel d’Isaïe pour qu’il soit prophète, porte-Parole de Dieu auprès de son peuple qui lui tournent le dos, qui l’oublient, qui se tourne vers d’autres dieux, des idoles.

Simon a déjà rencontré Jésus car il est venu chez lui guérir sa belle-mère malade (Lc 4, 38-39). Jésus le retrouve et s’appuie sur lui pour parler à la foule qui a soif et qui a entendu parler des premières guérisons qu’il a faites. Comme il y a un certain danger, Jésus a besoin de prendre de la distance pour ne pas créer un mouvement de foule qui pourrait créer une panique voire des blessés. Avec Simon, il y va par étape : « écarte-toi du rivage, pour que ma voix porte et que tous puissent m’entendre. » Puis, après l'enseignement de Jésus dont nous ne savons rien, il lui demande de faire un grand pas dans la confiance : avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. Autrement dit, « toi qui pêches les poissons de nuit, je te demande de faire ce que tu ne fais jamais : 1) me faire confiance à moi qui suis charpentier et qui n’ai aucune expérience de la pêche dans le lac de Galilée, 2) lance tes filets alors qu’il fait jour et que c’est la nuit que tu travailles, 3) fais-le quand même même si tu n’as rien pris dans tes filets la nuit dernière. » Avouez que cela fait beaucoup d’éléments inhabituels ! Et pourtant, Simon ne l’a pas regretté ! C’est le signe d’un temps nouveau qui commence ! Il a été saisi, attiré comme un aimant. Il ne s’est jamais demandé : comment a-t-il fait? Mais, qui est-il celui qui m’a permis de le faire? Qui est-il? Jésus ne l’appelle pas comme dans les évangiles de Mt (4,19) et de Mc (1,17), mais il lui confie une mission pour laquelle il n’existe pas d’école : pêcheur d’hommes. Comme Jésus a pêché Simon, André, Jacques, Jean et tant d’autres dont aussi des femmes en les prenant dans son filet pour les sortir et les libérer des eaux de la mort et du mal, il va les former pendant 3 trois ans pour qu’ils en forment d’autres à leur tour. Ils n’ont pas pu garder pour eux ce qu’ils ont vécu avec lui, ni qu'après sa mort, il avait été ressuscité et qu'ils l'avaient revus vivant. Ils ont transmis la Bonne nouvelle.

Et c’est arrivé à Paul qui donne les effectifs des personnes auxquelles Jésus ressuscité s’est manifesté et est apparu après sa résurrection : plus de 500 personnes. A la fin des 4 évangiles, il y a plusieurs récits dont certains très célèbres de ceux qui avaient vécu et suivi Jésus pendant trois ans. Le persécuteur qui n’avait jamais rencontré Jésus avant sa Passion, sa crucifixion et sa mort, est un des rares auquel Jésus est apparu après sa résurrection et lui a fait comprendre qu’il était le Messie d’Israël, le Sauveur, le Crucifié remis debout et vivant trois jours après, sur le chemin entre Jérusalem et Damas où il allait persécuté les disciples de Jésus. Cet épisode est raconté trois fois par St Luc dans la suite de son Evangile, les Actes des apôtres, aux chapitres 9, 22 et 26 ; et qu’il raconte lui-même au chap 1 de la lettre aux Galates.

C’est le même qui est venu chez Simon, Marthe et Marie (Lc 10, 38-42), Saul de Tarse, Lui que nous rencontrons lorsque nous prenons le temps de nous rendre disponibles pour L’écouter comme cette foule au bord du lac. A chacune et chacun de nous, le Seigneur Jésus parle au coeur et le rejoint dans ce qui fait son quotidien, ses questions, ses peines, ses joies, pour soi, pour ses proches, pour le monde.

Dans chaque sacrement, dans l'Eucharistie, comme dans l'onction des malades le Seigneur se rend présent et nous communique les grâces dont nous avons besoin. Indirectement, nos frères et sœurs qui prient pour nous reçoivent du réconfort, de la paix et de la joie parce que le Seigneur vient rejoindre les pécheurs, les malades, les mal aimants, les mal aimés, et transforme leur vie qui ne sera jamais plus comme avant.

Is 6, 1-2a.3-8 ; Ps 137 ; 1 Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11
P. Olivier Joncour