Une rencontre riche en questions et réponses Homélie 28° dim TO B (13.10.2024)
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Dimanche 13 octobre 2024 28° dim TO B
Une rencontre riche en questions et réponses
Quelle est la question vitale que nous aimerions poser à Jésus, comme l’a fait cet homme qui accourut vers le Seigneur parce qu’il avait perçu qu’il avait les paroles de la Vie éternelle ? Chacune de nos questions révélerait notre grand désir, toucherait notre raison de vivre, montrerait ce que nous savons que Jésus peut faire pour nous.
L’homme vit une rencontre personnelle avec Jésus
La première question fait naître un dialogue, une discussion : Jésus cite les commandements qui concerne les relations avec les autres. L’homme est déjà bien avancé. Il respecte scrupuleusement ces ordres divins. Il n’a jamais franchi les barrières qui protègent le cadre de vie sécurisant matériellement et humainement avec les autres. Par son regard d’amour qu’il lui porte, le Christ lui est reconnaissant !
Nous aussi, nous essayons de faire notre maximum pour respecter cette loi qui nous protège les uns les autres. Alors, même si nous n’avons jamais tué, ni volé, ni commis d’adultère, qui peut dire qu’il n’a jamais menti, jamais fait de tort à personne, ou qu’il a honoré suffisamment ses parents qui lui ont donné la vie et l’ont élevé? Et pourtant, prenons le temps d’accueillir le regard du Christ sur chacune et chacun de nous et de nous laisser aimer par lui. « N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, laisse-toi regarder car il t’aime. » (bis)
La rencontre et la discussion ne s’arrêtent pas là ! Jésus reprend la parole et propose à l’homme de faire un pas de plus. Un pas exigeant. Un pas qu’il ne semble pas encore prêt à franchir ce jour-là. L’enjeu pour lui est de savoir en quoi, en qui met ses sécurités. Dans ses biens ? Ou dans le Christ, en Dieu ?
Aujourd’hui, quelle question personnelle qui tient compte de qui je suis et là où j’en suis dans ma relation avec les autres et avec le Seigneur, le Christ pourrait-il me poser pour avancer, pour me faire faire un pas de plus, pour être plus libre, pour le suivre? Si certains pourraient dire que « c’est la question qui tue », en fait, c’est la question qui rend plus vivant ! qui veut nous faire grandir en liberté intérieure car elle nous renvoie à nous-mêmes.
Le Seigneur n’accuse pas. Il pose des questions dès le jardin d’Eden à l’homme : « Où es-tu donc? » (Gn 3,9) « Qui donc t’a dit que tu étais nu? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger? » (Gn 3,11) et à la femme : « Qu’as-tu fait là? » (Gn 3,13a) Et à Caïn : « Pourquoi es-tu irrité, pourquoi ce visage abattu? » (Gn 4,6) puis « Où est ton frère Abel? » (Gn 4,9) et enfin « Qu’as-tu fait? » (Gn 4,10). Aux douze, Jésus a demandé : « Pour vous, qui suis-je ? » (Mc 8,29) Et sur le chemin de notre vie, le Seigneur nous adresse une parole exigeante, personnellement, en couple, en famille, en paroisse, à son Église. Une parole vivante, vivifiante, coupante et tranchante au point qu’il faut décider, choisir, renoncer pour grandir, progresser, avancer. Et pour discerner, le Seigneur ne nous laisse pas seuls. Sa Parole est lumière. Et il faut demander l’esprit de sagesse au Père dans la prière. Et quand nous avons compris, lui demander le don de la force de l’Esprit Saint pour avoir le courage de commencer, et la persévérance pour aller jusqu’au bout. Ainsi que le don de conseil pour des personnes que nous consultons et auxquelles nous demandons leur avis sage et éclairé.
Enfin, reprenons le Psaume 89.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.
Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.
Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs
et ta splendeur à leurs fils.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.
Et si nous avons du mal à faire ce pas nouveau, je suis sûr que le Seigneur repassera nous poser la question. Et nous pourrons lui répondre positivement car, entre temps, nous aurons avancé. Merci Seigneur !