Prêts pour le mariage ? Homélie 27° dim TO B (6.10.2024)

Dimanche 6 octobre 2024 27° dim TO B NDA St Jean Gennevilliers

Prêts pour le mariage ?

A certains moments, nous aimerions entrer dans la tête de Dieu et dans son cœur pour mieux comprendre ce qu’Il pense et quel est son projet. Avec les extraits de la Parole de Dieu que nous venons d’écouter, nous avons une occasion favorable de préciser ce qu’Il a voulu au commencement de la création.

il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. YHWH Dieu construisit la côte qu’il avait prise à l’homme en femme et il l’amena à l’homme.

D’abord dans la première lecture, la seconde partie du second récit de la création, nous sommes témoins de la création des animaux puis de celle de la femme, selon des procédés très différents. Surtout, nous entendons le Seigneur dire qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul. Autrement dit, l’isolement, la solitude recherchée pour elle-même ne sont pas ce que le Seigneur Dieu veut. Ce il n’est pas bon vient comme un écho opposé des 5 « Dieu vit que cela était bon » du chapitre 1 de la Genèse (v. 10, 12, 18, 21, 25) même s’il a été écrit plus tard. Dans cette aide qui lui correspondra, je vois certains hommes se dire en eux-mêmes, c’est une servante. Une autre traduction parle de « vis-à-vis ». Autrement dit, l’homme ne pourra devenir pleinement lui-même qu’avec l’aide de la femme et la femme ne pourra devenir complètement elle-même qu'avec l’homme. Avant la désobéissance de la femme et de l’homme à l’interdit divin du chapitre 3, nous remarquons que l’homme obéit à ce que le Seigneur Dieu lui demande en donnant un nom à chaque espèce d’animal. C’est même répété deux fois (2,19d.20a) !

Ish et Ishsha

A qui s’adressent les premiers mots de l’homme ? Non pas à Dieu son Créateur, mais c’est au sujet de la femme, sa compagne. Voici l’os de mes os, la chair de ma chair. Les féministes diront qu’après le brouillon, nous avons le chef d’œuvre ! D’ailleurs¸ Ishsha est plus riche qu’Ish ! Le procédé de création de l’homme par le Dieu-potier qui « modela l’homme avec la poussière tirée du sol » (Gn 2,7) est plus simple que celui du Dieu anesthésiste qui endormit l’homme, et chirurgien pour l’ouvrir puis le refermer pour façonner une femme.

L’unité du nouveau couple est conditionnée par son départ du milieu parental qui a assuré son rôle de sécurité physique, affective, alimentaire, psychologique. C’est un des deux versets sur lesquels Jésus s’appuie pour répondre dans un second temps aux pharisiens venus le mettre à l’épreuve. Ceux-ci cherchaient à le piéger, préparant déjà son futur procès, espérant qu’il tombe dans leur piège, qu’ils noteraient ses mauvaises réponses en vue de son futur procès. Cependant, Jésus répond à la première question par une question qui les oblige à citer la Torah, la Loi, un extrait de l’un cinq premiers livres de la Bible. Il a renversé le procès en les obligeant à répondre. Il donne alors une explication sur l’origine de la dérogation, de l’exception autorisée par Moïse : l’endurcissement du coeur. Mais surtout il rappelle et précise quel était le projet divin au commencement : ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! Cette phrase de Jésus est citée par le diacre, le prêtre ou l’évêque après qu’il ait reçu les échanges de consentement des deux mariés. Il y a ensuite l’accueil des enfants, même si la fécondité d’un couple ne se limite pas à la fécondité charnelle et biologique.

Dans l’extrait de la lettre aux Hébreux sur lequel nous avons partagé en EAP mercredi dernier, l’auteur médite sur le plan divin pour rattraper et sauver sa créature après la désobéissance au jardin d’Eden (cf Gn 3). Il y est question de l’incarnation puis de sa résurrection, en raison de sa Passion et de sa mort. Et c’est bien le projet divin de nous adopter, de faire de nous ses filles et ses fils, pour que nous devenions les sœurs et les frères du Fils unique, par le baptême, en ayant été associés à sa mort sur la croix pour participer à sa résurrection.

Pour être sanctifiés, nous devons laisser l’Esprit qui sanctifie faire son travail en nous, ne pas résister à la transformation intérieure où Il nous ajuste pour que nous devenions saints !

Je finis par une question pour certains vivent en couple et qui ne sont pas passés devant le Maire, ni à l’église alors que rien ne les y empêche : alors que nous savons que la vie de couple et de famille est belle mais aussi est difficile et éprouvante si on ne compte que sur ses forces, son amour et sa volonté, pourquoi se priver de l’aide de Dieu, de la grâce du sacrement du mariage pour vivre et grandir dans l’amour de et pour son/sa bien-aimé(e) ?

Gn 2, 18-24 ; Ps  127 ; He 2, 9-11 ; Mc 10, 2-16
P. Olivier Joncour

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