Questions du Seigneur, réponses humaines et réactions Homélie 10° dim TO B
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Dimanche 9 juin 2024 10° dim TO B St Jean Gennevilliers
Questions du Seigneur, réponses humaines et réactions
Nous avons sans doute un passage à faire : de poser des questions sur Dieu, comme s’il était un sujet comme les autres, à poser des questions au Seigneur comme le fait le psalmiste : Si tu retiens les fautes, Seigneur, qui subsistera ? Cependant, il nous faut commencer par constater que le Seigneur pose des questions à Adam, à la femme, et aux scribes.
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Dans le jardin d’Eden, les questions du Seigneur sont pleines d’étonnement, de surprises, d’inattendu. A l’homme : Où es-tu donc ? Qui donc t’a dit que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger ? Puis à la femme : Qu’as-tu fait là ? A travers ces questions où le Seigneur semble surpris de ce qui s’est passé, de la désobéissance dont il savait qu’elle était possible, mais qu’il n’aurait pas imaginé arrivée, nous découvrons un Dieu innocent du mal, sans complicité avec le mal, sans paternité du mal (cf JM Garrigues Dieu sans idée du mal). En effet, dans la Bible, nous ne sommes dans un dualisme, où il y aurait un Dieu du bien et un dieu du mal qui s’opposeraient, qui lutteraient l’un contre l’autre. Comme l’a écrit St Augustin, Dieu nous a fait pour Lui. Il ne nous a pas créés pour la nuit, les ténèbres, le mal et la mort.
Quelles sont les réponses de l’homme et de la femme aux questions douces et tendres du Seigneur ? Au où es-tu ? le Seigneur Dieu comprend que quelque chose a été faussé, comme un caillou ou une pierre dans un engrenage. Adam répond : J’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai pris peur. La foi initiale d’Adam en Dieu a disparu et a fait place à la peur, à la méfiance, à la défiance. Le contraire de la foi n’est pas l’athéisme – le serpent n’a jamais dit que Dieu n’existait pas – mais dans son dialogue avec la femme au début du chapitre 3, il a tout fait pour la faire douter de la bonté et de la générosité du Seigneur.
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« Vous pensez que le Seigneur Dieu est bon avec vous, qu’il vous a tout donné, mais ne vous faites pas avoir, je vais vous montrer le vrai visage de Dieu, dit le serpent, le père du mensonge, qui est jaloux de la confiance que le Seigneur fait à l’homme et à la femme créés à son image. Il cherche à déconstruire la belle représentation du Seigneur dans le coeur et dans l’esprit des êtres humains. Il n’y a que dans le chap 3 de la Genèse et le dessin animé du Livre de la Jungle de Disney que le serpent parle, pourtant, à certains moments de notre vie de foi, c’est comme si nous entendions la voix de ce serpent nous dire d’autres mensonges sur le Seigneur, sur les autres, voire sur nous, alors qu’il n’y a pas de raison objective et réelle d’en avoir : il veut nous manipuler, il veut nous tromper, nous rouler dans la farine !
Pour l’homme et la femme, nous pouvons constater leurs difficultés réelles de reconnaître leur responsabilité dans les actes qu’ils ont pourtant posés : « Ce n’est pas moi, c’est la femme que tu m’as donnée. » « Ce n’est pas moi, c’est le serpent ». Est-ce que cette histoire symbolique n’aurait pas des échos dans nos propres vies ? Enfants, après notre première bêtise, n’avons-nous pas eu peur et ne sommes-nous pas allés nous cacher par peur d’être grondés ?
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Au fond du trou, au fond de notre cachette, nous nous demandons combien de temps nous devons rester avant d’en sortir pour faire si rien ne s’était passé. Et pourtant, quelque chose a été cassé, brisé, rompu. Des profondeurs, je crie vers Toi, Seigneur. Seigneur, écoute mon appel. Et puis, il y a cette espérance que tout ne peut pas s’arrêter ainsi, que cela ne peut pas être la fin de l’Alliance, de la relation d’amitié avec le Seigneur : près de Toi, se trouve le pardon. Près du Seigneur est l’amour, près de Lui abonde le rachat. C’est Lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.
Comment Jésus répond-il aux diagnostics faux et aux erreurs de discernement qui se traduisent par les accusations mensongères des scribes ? Jésus rétablit la vérité et pose une question rhétorique et montrant l’absurde de l’accusation et du reproche qui lui est fait : Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, il ne peut pas tenir. Jésus met en suite en garde ses disciples qui ont reçu le pardon du Seigneur, mais cela implique une vraie conversion sinon l’esprit impur, et maléfique peut revenir se réinstaller. Et il fait découvrir le critère d’appartenance de sa famille : non pas les liens du sang, mais l’écoute de la Parole et faire la volonté de Dieu.
Dans ce combat spirituel où le diviseur nous lance des flèches, appuyons-nous sur la Parole de Dieu, sur la Vérité, sur l’Esprit St qui est notre Avocat (cf Ep 6, 11-17), sur le pardon demandé et reçu, et les leçons tirées des attaques précédentes. Ne perdons pas courage ! Si nous sommes tombés 50 fois, le Seigneur nous relève à chaque fois sans se décourager. Il est patient Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus car c’est sa grâce qui nous fait vivre, son Amour gratuit et infini pour nous qui nous a sauvés, et son Amitié fidèle sur laquelle nous pouvons compter !
Gn 3, 9-15 ; Ps 129 ; 2 Co 4,13 - 5,1 ; Mc 3, 20-35
P. Olivier Joncour