Un Avent en mode conversion 2° dim Avent A (4.12.2022)

Dimanche 4 décembre 2022 2° dim Avent A Ste Marie-Madeleine Gennevilliers

Un Avent en mode conversion

Drôle d’endroit pour une rencontre ! Il est étonnant de donner rendez-vous à des personnes dans un désert qui est un lieu hostile, où il ne fait pas bon vivre ! Pourtant, c’est bien à l’image de l’invitant, un certain Jean qui est habillé de façon très austère. Quel contraste avec la Fashion week !

désert de Judée

Pourquoi au désert alors ? Le désert de Judée se situe entre Jérusalem et le Jourdain, à l’est, en pente descendante ! Le désert nous rappelle l’expérience des hébreux entre l’Egypte et la terre de Canaan.

Le désert est aussi le lieu de la vérité, où les faux semblants disparaissent, où les masques tombent ! C’est là que le Seigneur demande au prophète Osée de conduire son épouse infidèle : ses amants ne la suivront pas ; ce sera un temps de redécouverte mutuelle où ils pourront se séduire, se retrouver coeur à cour avant de se fiancer à nouveau avant de repartir retrouver leurs trois fils. C’est le magnifique chapitre 2 plein d’espérance du prophète Osée. En fait, Jean n’avait pas d’autres lieux où aller pour accomplir la prophétie d’Isaïe en étant celui qui crie dans le désert. C’est donc là qu’il parle au nom du Seigneur : convertissez-vous !

Où en sommes-nous chacune, chacun personnellement ? Si le sacrement du pardon est proposé aux enfants du catéchisme, notamment la semaine dernière aux 3° années, je ne peux pas dire qu’il soit une habitude régulière dans notre paroisse pour les adultes. Je sais que quelques personnes vont le vivre à St Louis d’Antin qui est fermé depuis quelques jours à cause des problèmes d’électricité. Je vous rappelle qu’à Gennevilliers, il y a deux créneaux chaque semaine où un prêtre est disponible sans rendez-vous pour vous accueillir : le mercredi de 17h30 à 19h et le samedi de 10h à 12h à ND des Agnettes. Et même si pour telle ou telle raison, on ne peut pas recevoir le sacrement, cela n’empêche pas de se convertir, de discuter avec un prêtre pour faire la lumière dans et sur sa vie et voir comment progresser. Il y aura aussi une célébration du pardon mercredi 21 décembre de 19h à 21h. Et si ces horaires ne sont pas faciles pour vous, il est possible de prendre un rendez-vous à un autre moment.

Zachée Jésus conversion

Mercredi et hier matin, j’ai été très marqué par la manière dont les enfants ont vécu le sacrement du pardon, à partir de la méditation de la rencontre de Zachée et de Jésus (Lc 19, 1-10). Dans ce passage sur lequel les enfants avaient réfléchi en équipe, Zachée ne se reconnaît pas pécheur. Sa rencontre avec Jésus le met en vérité face à lui-même et décide de changer et de rétablir les injustices : « Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » (v. 8bc). Par lui-même, il décide de changer. Par lui-même, il décide de rétablir les injustices qu’il a commises. Par cette décision et plus tard en la mettant en œuvre, il exprime très clairement qu’il a changé, que sa rencontre avec Jésus qu’il cherchait à voir et qui l’a vu l’a fait changer. Ce qui m’a marqué, donc, c’est qu’au-delà du mal qu’ils avaient fait « en pensée, en parole, par action ou par omission », ils pouvaient eux-mêmes dire comment ils voulaient changer, comment avec l’aide du Seigneur et grâce au pardon reçu, ils essaieraient de ne pas recommencer. Et ce qu’ils proposaient était juste, bien analysé. Comme prêtre, j’ai été ébloui. Comme Zachée, du haut de leurs 10 ans, ils savaient ce qu’il fallait changer. C’était eux qui trouvaient ce qu’on appelle la pénitence, c’est-à-dire un acte, ou une parole ou une décision qui exprime concrètement qu’ils ont changé, qu’ils se sont convertis. Cela a d’autant plus de force que ce n’est pas quelque chose qui leur est imposé par une autre personne, mais cela vient d’eux-mêmes. Ils ne pourront pas l’oublier ! C’est d’ailleurs ce qui est proposé dans les notes pastorales du Sacrement de la Confession de l’Amour de Dieu et de ses péchés. Et que trop peu de prêtres mettent en œuvre comme ministres de ce beau sacrement de libération, de résurrection. Je m’engage à en faire autant avec les adultes qui le vivront dans les prochains jours avant Noël. Je suis heureux de me convertir sur cet aspect-là pour votre plus grande joie !

le loup avec l'agneau

Avec la vision décrite par le prophète Isaïe sur la création réconciliée, solidaire et non plus en compétition, respectueuse et non plus en prédation, c’est le climat de paix qui ressort. Et contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, nous sommes faits pour la paix. Alors participons à notre mesure, au moins une heure, à la nuit de prière pour la paix dans la nuit du 9 au 10 décembre à ND des Agnettes. Certains ont vécu une conversion lors d’une nuit au désert (cf E-E Schmitt La nuit de feu), d’autres passent à travers le silence de la nuit pour renaître et ressusciter le lendemain comme des êtres nouveaux.

Que le Dieu de la persévérance et du réconfort nous rende témoins de déserts qui fleurissent, de cette souche qui, au printemps suivant, voit se dresser vers le ciel une petite pousse, un sacré rejeton le « Prince de la Paix » (Is 9,5) dont nous célébrons la nativité chaque 25 décembre et la résurrection après sa mort sur le bois mort de la croix, à Pâques.

Is 11, 1-10 ; Ps 71 ; Rm 15, 4-9 ; Mt 3, 1-12
P. Olivier Joncour

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