La paix prophétique Veillée pascale (16.04.2022)
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Veillée pascale Samedi 16 avril 2022 Ste Marie-Madeleine Gennevilliers
La paix prophétique
Nous avons commencé le Triduum pascal à St Jean des Grésillons car le 4° évangéliste est le seul à raconter le lavement des pieds. Nous avons continué vendredi soir avec l’office de la Passion à Ste Marie-Madeleine. Elle était au pied de la croix avec Marie et St Jean. Nous poursuivons ce soir à Ste Marie-Madeleine. Elle va au tombeau à l’aube du 1° jour de la semaine. Elle y va pour s’occuper du corps mort de son ami, ce qu’elle n’avait pas eu le temps de faire le vendredi. Dans tous les commencements importants, Dieu apporte la paix. Il veut la paix. J’ai été impressionnée par les images de ces deux amies lors de la 13° station du Chemin de croix, hier, au Colisée : l’une ukrainienne et l’autre russe, tenant en silence la même croix. Evenou shalom alerem Nous vous annonçons la paix. Salam entendons-nous plusieurs fois par jour dans les rues de Gennevilliers. Nous vous annonçons la paix de Jésus continuent à chanter les scouts.
1. Dans l’univers, tout était mélangé, et Dieu par sa Parole agissante a séparé : la nuit du jour, la terre du ciel, la terre des eaux. Les animaux cohabitent en paix. À l’homme et à la femme, Dieu dit encore : « Je vous donne toute plante qui porte sa semence sur toute la surface de la terre, et tout arbre dont le fruit porte sa semence : telle sera votre nourriture. À tous les animaux de la terre, à tous les oiseaux du ciel, à tout ce qui va et vient sur la terre et qui a souffle de vie, je donne comme nourriture toute herbe verte. » Après le sang versé d’Abel, tout est à l’envers. Le prophète Isaïe aura une vision de la création pacifiée : « Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. » (Is 11, 6-8)
2. Au temps de Moïse, Dieu a entendu son peuple qui souffrait et a décidé de le libérer : c’est l’événement fondateur de la foi au Dieu unique qui sauve et libère. C’est la « grande évasion » avec la traversée de la Mer Rouge. Il veut que les humains vivent en paix, en dehors de tous rapports de force et de domination, politiques, religieux, entre hommes et femmes. Il veut des relations de communion, basée sur l’égale dignité des personnes, quelque soit leur âge, leur origine, leur situation sociale, leur santé. Avec Lui, pas besoin de lutte intermédiaire ou finale, ni de compétition. Ici, c’est comme les JO, l’important c’est de participer au Royaume, à la vie éternelle, à la vie divine communiquée par les sacrements : le baptême en est le magnifique portail d’entrée avec un coeur et un esprit neufs, la confirmation est une vie bien équipée avec les 7 dons du St Esprit, l’eucharistie est la nourriture hebdomadaire, voire quotidienne, le troisième de l'initiation chrétienne.
3. Au retour de l’exil à Babylone, le Seigneur invite à entrer dans la logique du don et de la fécondité, de la croissance. Inutile de prendre ou de voler, il s’agit d’apprendre à recevoir, à partager avant de donner à son tour, à aimer. C’est également l’invitation au pardon et à la réconciliation.
Sur la croix, le Christ, les bras ouverts a accueilli et rassemblé tous les peuples. « C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le Païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine » (Ep 2,14). Par sa mort et sa résurrection, nous sommes en paix avec la mort, notre propre mort. « Ô mort, où est ta victoire ? » (1 Co 15,55a)
4) A l’aube du premier jour de la semaine qui est aussi le huitième, Marie-Madeleine n’était pas en paix : cela faisait une trentaine d’heures que le corps de Jésus était au tombeau. Or avec les autres femmes, son inquiétude redouble : le corps mort de son ami Jésus a disparu : le tombeau est vide.
La croix et la résurrection sont les deux faces d’une même pièce. Le bois mort de la croix sur laquelle Jésus a donné sa vie jusqu’au dernier souffle a commencé à reverdir. Les fruits qu’elle portera et qu’elle continue à porter sont innombrables. Le cierge pascal y est lié. Pas de résurrection de Jésus sans sa mort, réelle, totale, sans triche. Dans la plongée dans l’eau bénite, Erna va être associée physiquement, spirituellement, corporellement, réellement à la mort de Jésus afin de « renaître de l’eau et de l’Esprit » (cf Jn 3), afin de ressusciter avec lui. Elle va perdre souffle pour crier à nouveau comme le nouveau-né qui sort du ventre de sa mère, ici l’Église.
Et nous pouvons communier à l’autel qui est à la fois le Christ, la pierre d’angle sur laquelle repose toute l’Église, mais aussi le tombeau vide. Arrêtons de parler de la basilique du St Sépulchre à Jérusalem, mais parlons de celle de l’Anastasis, en grec, de la Résurrection. Nous ne sommes pas les disciples d’un mort mais du Ressuscité. Sur cet autel, nous actualisons l’événement de la croix : corps livré, sang versé. Il faut passer par l’eau baptismale, pour arriver à l’autel, passer par la porte du baptême pour accéder à la table eucharistique. Le feu pascal est venu éclairer la nuit. Jésus est le Rédempteur et le Sauveur : il a tout remis dans le bon sens.
Gn 1,1 – 2,4a ; Ps 103 ; Ex 14,15 – 15,1a ; Ex 15 ; Is 55 ; Is 12 ; Ez 36, 18-28 ; Ps 50 ; Rm 6,3b-11 ; Ps 117 ; Lc 24, 1-12
P. Olivier Joncour