L'accueil à l'église Homélie 25° dim TO B (19.09.2021)

Samedi 18 septembre 2021 25° dim TO B ND des Agnettes Gennevilliers

L'accueil à l'église

L'accueil à l'entrée de l'église, c’est ce qui manque chez nous ! Le samedi soir, quand on arrive à l’église, on y entre comme dans un hall de gare : il n’y a personne pour nous souhaiter la bienvenue, personne avec un sourire, personne à nous demander comment nous allons, personne pour nous donner la feuille des chants, personne pour nous montrer où il y a des places libres quand on arrive un peu en retard, personne, personne pour nous dire : « nous t’attendions. » personne. Pas de différence avec un hall de gare.

De ce point de vue, on est nul, on est les derniers. Je pense que nous devrions pouvoir progresser cette année. Nous avons parlé du sujet de l’accueil en Conseil pastoral et en Equipe d’Animation Pastorale, au printemps, alors qu’on ne pouvait pas se réunir en soirée, mais qu’on le faisait quand même par visioconférence. Réécoutons ce que dit le Seigneur à la fin de ce passage : Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. Qu’est-ce que c’est puissant et inspirant ! On devrait tous se battre pour vouloir faire l’accueil à l’église : Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille ! Accueillir Lenny, accueillir Marie, accueillir Matthias, c’est toujours accueillir Jésus ! C’est à nous demander si nous voulons vraiment accueillir Jésus ! Rappelons-nous la réaction de Zachée qui n’était accueilli chez personne en raison de son travail pour les Romains : quelle joie il a eu d’accueillir Jésus qui a voulu aller demeurer chez lui malgré les regards et les paroles de désapprobation de la foule de Jéricho (Lc 19, 6-10). « Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu » écrit St Jean dans le prologue de son Evangile (Jn 1,11), Jésus qui était envoyé au peuple de l'Alliance.

Jésus continue : celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. Wahou ! Quelle expérience pour Zachée encore ! En accueillant Jésus, il accueille aussi Celui qui l’a envoyé, Dieu le Père. Quand nous communions, nous accueillons le corps du Christ et finalement Celui qui l’aime, Celui qui nous a créés, Celui qui nous a pardonnés et adoptés comme ses filles et ses fils.

Etre accueilli, c’est une expérience très forte de fraternité, de la gratuité. Comme lieu de culte, nous avons la chance de ne pas avoir besoin de demander le pass sanitaire à l’entrée. Quelqu’un me racontait combien c’était désagréable de le demander au restaurant ou même en terrasse. Et combien c’est désagréable aussi pour les clients de se faire agresser verbalement : même pas un bonjour. « Pass sanitaire. Montrez-moi votre pass sanitaire ! » Même pas un "S’il vous plaît" ! Cela appauvrit considérablement nos relations !

Le « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » pourrait se décliner en « Accueillez-vous les uns les autres comme vous ai accueillis ». Là aussi il faut entendre la réciprocité. Et si on faisait un planning pour que ce soit vécu à tour de rôle, et pas seulement le service de quelques-uns qui se dévouent ou parce que le curé le demande avec l’Equipe Pastorale !

Le Pape François le dit avec force dans la "Joie de l’Evangile" : « L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé. » (EG 114) Comment peut-on se sentir aimé puis pardonné et encouragé si on n'a pas été accueilli ?!

Ce n’est jamais acquis, mais un engagement de tous les jours ! La fraternité prend sa source dans une triple expérience : l’accueil de l’amour de Dieu pour moi, comme Zachée, Marie-Madeleine, Pierre ou Paul ; la reconnaissance de l’amour de Dieu pour les autres, comme le prophète Jonas ; et la réception de Dieu l’amour qu’il porte aux autres.

A l’école, personne n’aime être le dernier de la classe. Au contraire, tout le monde cherche à être le premier. En pensant à Jésus, Charles de Foucauld disait : « Il a tellement pris la dernière place que personne n’a pu la lui prendre ! »

Dans l’Église, quelle est la règle de l’amour et de l’accueil ? C’est d’accueillir de la même manière le premier et le dernier, le plus grand saint et le plus grand pécheur, le plus âgé et le plus jeune, un homme comme une femme. Et que dira une personne qui pousserait pour la première fois les portes de notre église en repartant : "Ici, j'ai été accueilli alors que personne ne me connaissait !"

Sg 2, 12.17-20 ; Ps 53 ; Jc 3,16 – 4,3 ; Mc 9, 30-37

P. Olivier Joncour