Economie du don Homélie 17° dim TO b (25.07.2021)
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Dimanche 25 juillet 2021 17° Dim TO B St Jean et Ste Marie-Madeleine, Gennevilliers
Economie du don
Quand je pense aux familles que j’ai rencontrées pour préparer des obsèques, je constate qu’un certain nombre des personnes de plus de 80 ans ont été élevées en grande partie par leurs grands-parents. Dans la Joie de l’amour, le Pape François écrit : « Les personnes âgées aident à percevoir « la continuité des générations », avec « le charisme de servir de pont » (Jean-Paul II, Discours aux participants du « Forum international s/ le 3ième âge » (5.09.1980) Bien des fois, ce sont les grands-parents qui assurent la transmission des grandes va-leurs à leurs petits-enfants, et « beaucoup peuvent constater que c’est précisément à leurs grands-parents qu’ils doivent leur initiation à la vie chrétienne ». (Relatio finalis 2015, n. 18) ». » (AL 192). Que de bonnes choses des grands-parents peuvent-ils donner à leurs petits-enfants, notamment des racines pour les aider à ancrer leur histoire ! « Les récits des personnes âgées font beaucoup de bien aux enfants et aux jeunes, car ils les relient à l’histoire vécue aussi bien de la famille que du quartier et du pays. » (AL 193)
Cela ressemble à tout le processus pour faire du pain : cela commence par le travail du laboureur qui prépare la terre, puis celui du semeur. La terre produit ensuite le blé qui est moissonné avant d’être moulu par le meunier dans son moulin pour en faire de la farine que le boulanger achète pour la base de sa pâte à pain. mise au four et cuite avant d’être vendue et mangée.
Ici, cependant, aussi bien pour Elisée que pour Jésus, on n’est pas dans l’économie marchande - je paie en échange d'un produit ou d'un service -, mais dans l’économie du don, de la gratuité. Pour Elisée, c’est un inconnu qui vient de Baal-Shalisha qui lui donne 20 pains d’orge. Pour Jésus, c’est André qui remarque les 5 pains et les 2 poissons du jeune garçon qui accepte de les lui donner. 20 pains d’orge pour 100 personnes, cela fait 1 pain pour 5 personnes. Mais 5 pains pour 5000 hommes, cela fait 1 pain pour 1000 personnes, c’est-à-dire 200 fois moins.
Pendant le mois d’août où beaucoup d’associations caritatives ferment, l’association ‘Août Secours Alimentaire’ prend le relais. Pour le nord des Hauts de Seine, c’est à la paroisse Ste Marie des Vallées à Colombes. Cette opération commence demain lundi pour 4 semaines lundi, mercredi et vendredi : de 14h à 16h, c’est la préparation des colis alimentaires. Et de 16h à 20h, c’est la distribution. Cette année encore, ils ont besoin de 30 à 40 bénévoles. Si certains sont disponibles, même une seule fois sur 2h d’ici le 20 août, dites-le moi à la sortie, et je vous donnerai les coordonnées du centre. La responsable que je connais vous réservera un très bon accueil !
Quand la foule assimile Jésus à un prophète, nous pouvons penser à Elisée Comme à l’époque de son prédécesseur Elie, le pays connaissait une longue sécheresse qui entraînait une famine. Le don de ces 20 pains fut donc une bénédiction pour ceux qui allaient les recevoir et les partager. L’arrivée de ce pain qui vient d’ailleurs rappelle la manne que le Seigneur donnait les six jours de la semaine lorsque les fils d’Israël étaient dans leur marche au désert après leur sortie d’Egypte (Ex 16). Dans son discours sur le Pain de vie que nous écouterons les deux prochains dimanches, Jésus en parlera dans son explication. Il s’inscrit dans les pas de Moïse et d’Elisée. A chaque fois, à la fin il y a des restes. Autrement dit, la grâce du Seigneur est abondante et supérieure au besoin réel.
Autant la transformation de l’eau en vin à Cana, le premier des sept signes de Jésus dans l’évangile de St Jean avait fait naître la foi des « disciples qui crurent en lui » (Jn 2, 11d), autant la foule en reste ici au visible : elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades, au début, à la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé ». Nous verrons d’ailleurs que plus nous avançons dans le long chapitre 6, plus il y a de monde qui abandonne Jésus. Son discours dans la synagogue de Capharnaüm va opérer un tri entre ceux qui acceptent et ceux qui disent que sa « parole est rude » (6,60) et qui vont s’éloigner (6,66). Jésus proposera aux Douze de Le quitter avant que Simon-Pierre l’appelle pour la 1° fois « Seigneur » puis le « Saint de Dieu » (6,68-69).
Je suis admiratif de voir combien de personnes qui ont si peu donnent malgré tout le peu qu’elles ont et partagent. Rappelons-nous la veuve de Sarepta qui a fait son dernier petit pain pour son fils, pour elle et le prophète Elie (1 R 17, 10-16) que l’on entendra en novembre prochain.
Finissons avec le Pape François : « Ceux qui rompent les liens avec l’histoire auront des difficultés à construire des relations stables et à reconnaître qu’ils ne sont pas les maîtres de la réalité. Donc, « l’attention à l’égard des personnes âgées fait la différence d’une civilisation. Porte-t-on de l’attention aux personnes âgées dans une civilisation ? Y a-t-il de la place pour la personne âgée ? Cette civilisation ira de l’avant si elle sait respecter la sagesse […] des personnes âgées » (Catéchèse (4.03.2015) » (AL 192). Quelle chance nous avons que nos assemblées du dimanche soient si diverses en âge pour que les plus anciens puissent partager leur expérience et leur sagesse aux plus jeunes qui peuvent apporter leur dynamisme et leur créativité. Il n'y a pas beaucoup de lieux équivalents. Alors rendons grâce à Dieu pour ce qu'Il nous a donné pour que nous le Lui présentions pour qu'Il le donne en abondance !
2 R 4, 42-44 ; Ps 144 ; Ep 4, 1-6 ; Jn 6, 1-15
P. Olivier Joncour
1° journée mondiale des Grands-parents et des personnes âgées