Le Père qui espère Homélie 26° dim TO A (27.09.2020)

Dimanche 27 septembre 2020 26° dim TO A St J des G et Ste MM Gennevilliers

Le Père qui espère

Dimanche dernier, dans la parabole des ouvriers embauchés à toutes les heures du jour pour travailler à la vigne, Jésus nous invitait à être une « Église en sortie », pour proposer à chaque personne la grâce du salut qui est le même pour tous qu’on ait été baptisé bébé, enfant, adolescent, adulte ou même dans le grand âge, né ici ou ailleurs, avec ou sans papier, car « Dieu veut sauver tous les hommes. » Ce dimanche, si Jésus parle encore de la vigne, c’est dans une autre perspective.

les 2 fils

Dans cet extrait, nous risquons de fixer notre attention sur les deux fils ou sur les grands prêtres et les anciens du peuple auxquels Jésus raconte cette histoire. En fait, nous devrions concentrer notre attention sur le père. Car nous avons tous bien compris qu’il s’agit de Dieu le Père dont Jésus parle. L’histoire commence comme la troisième parabole du chapitre 15 de St Luc sur Dieu qui pardonne (Lc 15, 11-32). Autant dans celle-ci, c’est le fils cadet qui prend l’initiative d’aller voir son père et de lui demander sa part d’héritage, autant, ici, c’est le père qui va voir l’un puis l’autre pour leur demander la même chose. Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. Le Dieu créateur du ciel et de la terre, des végétaux, des animaux et des humains, qui avait donné la création en gestion à l’homme et à la femme, continue de faire confiance à l’humanité, sans préjuger à l’avance de son accord, de son « oui », de son oui, Seigneur, ou de son refus, de son « non », de son je ne veux pas. Dieu a embauché Abraham, Moïse, Aaron, les juges, les rois, les prophètes, Zacharie et Elisabeth, Marie et Joseph, Jean-Baptiste. Jésus a continué : parmi ses disciples, il a appelé les Douze dont celui qui allait le livrer et celui qui allait le renier et auquel il confierait la conduite de l’Eglise !

Dieu ne se décourage pas du refus du premier fils, mais persévère et va demander au second. Par le prophète Ezéchiel, Dieu redisait qu’il ne se décourageait pas des méchants dont il espère qu’ils puissent se convertir et changer de comportement pour retrouver le droit et la justice. En Jésus, Dieu veut faire comprendre aux grands prêtres et aux anciens du peuple qui pensent que leur statut leur assure une supériorité par rapport aux pécheurs, aux publicains et aux prostituées et la garantie d’être sauvés, les plaçant au-dessus des autres, que ce n’est pas le cas. Comme au Jardin des oliviers, face à la tentation de refuser, il est toujours temps de dire : « non pas comme moi, je veux mais comme toi, tu veux » (Mt 26,39c)

Et même s’il ne devait y avoir qu’une seule personne dans le monde qui dirait oui, Seigneur et qui le ferait, le Seigneur poserait la question à chacun. En fait, nous le savons bien, un seul a non seulement dit oui, Père et l’a fait : c’est le Fils unique qui est venu nous révéler l’amour infini et éternel de Dieu. Il est le cadeau sans prix. Cela a commencé par l’incarnation et c’est allé jusqu’au rejet, à la condamnation à mort alors qu’il était innocent, à la Passion, et la croix.

N’ayons pas peur de ce Dieu capable de nous rejoindre dans nos refus, dans nos failles. Il attend que nous revenions sur notre décision de garder notre porte fermée. Il nous espère plus que nous ne l’imaginons. Il pardonne et relève. C’est ce que nous vivons à chaque confession.

Ce dimanche, nous réentendons Dieu le Père nous dire : Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. Et nous entendons, en écho, le père de notre communauté nous dire : il y a une place pour chacun dans notre Eglise. Sois le ou la bienvenue si tu es arrivé récemment. Si tu es là depuis longtemps et que tu n’avais pas le temps ou l’occasion de t’engager, de servir jusqu’à présent, d’une manière ou d’une autre, ou que tu souhaites changer de service dans notre communauté, je vous le dis : nous avons besoin de toi, de chacun, nous avons besoin de vous, même si tu te dis que tu as besoin de te former pour progresser, etc. Ayons la conviction qu’il y a un service paroissial pour chacun, peut-être même un engagement qui n’existe pas encore. Que chacun se demande aujourd’hui : Qu’est-ce que j’aimerais faire ? Comment puis-je me rendre utile ? Nous avons probablement aussi à changer d’état d’esprit : n’essayons pas de remplir tous les postes, tous les services, mais partons de ce pour quoi nous avons du goût et que nous ferons alors de façon plus motivée. Quel(s) talent(s) puis-je à mettre au service de la communauté, des autres ? Nous verrons alors comment le Christ a réparti les charismes

Dans les moments difficiles, rappelons-nous que celui qui fait la volonté du Père est comparable à une personne qui a « construit sa maison sur le roc » (Mt 7, 24-25) et que cela rend vraiment heureux (cf Mt 5, 3-12). Alors, goûtons et vivons la joie de travailler dans la vigne du Père qui aime et fait confiance. Quoi de plus logique ensuite que d’inviter d’autres à vivre cette expérience.

Ez 18, 25-28 ; Ps 24; Ph 2, 1-5 ; Ph 2, 6-11; Mt 21, 28-32

P. Olivier Joncour

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