La leçon de Bethléem homélie Epiphanie (5.01.2020)

Dimanche 5 janvier 2020 Epiphanie St Pierre St Paul Colombes

La leçon de Bethléem

Que cherchez-vous ? Que pensez-vous trouver ? Qu’êtes-vous venus voir ? Un âne et un bœuf ? Un jeune couple de migrants qui n’a pas été accueilli dans un autre lieu que cette étable ? Un enfant dont la naissance avait été annoncé par le prophète Michée (5, 1.3) au VIII° S avant la naissance de Jésus ? Un nouveau-né ? Ceux qui sont venus se prosterner devant lui avec leurs cadeaux ont des qualités que nous pouvons reprendre et Jésus nous apprend à accueillir.

les mages à Bethléem

1. Quelles sont les qualités des mages que nous pouvons reprendre à notre compte ?

  • Ils cherchent et vont jusqu’au bout de leur mission, sans se décourager malgré les difficultés, les épreuves.
  • Ils n’ont pas peur d’être jugés par des gens qui ont une autre religion, une autre culture, une autre nationalité qu’eux. Ils n’ont pas peur d’avouer leur ignorance en demandant où est né le Roi des Juifs.

Il y a ceux qui acceptent de se déplacer et ceux qui refusent comme Hérode qui a peur pour son pouvoir temporel, comme les grands prêtres et les scribes qui restent à Jérusalem et qui ne vont pas voir à Bethléem voir si la promesse se réalise.

  • Parmi ceux qui acceptent de se déplacer, il y a Dieu le Fils qui a accepté d’être envoyé par son Père et d’être conçu par le St Esprit en Marie, il y a cette jeune fille promise en mariage à Joseph qui a donné son accord à la demande faite par l’ange, il y a l’époux de Marie qui lui aussi a accepté ce que le Seigneur voulait faire par elle pour le peuple de l’Alliance et toute l’humanité, il y a les mages qui ont fait confiance à une étoile qui leur a servi de GPS, qui les a guidés jusqu’à Jérusalem puis Bethléem, sans faire l’économie de trouver des réponses dans la Parole de Dieu écoutée, méditée, partagée et mise en pratique. Ils ressemblent à Abraham lorsque le Seigneur lui avait proposé de le conduire sur une terre qu’Il lui donnerait ainsi qu’à sa descendance (Gn 12). Ils ont fait confiance à des religieux qui leur citaient une promesse dont ils n’avaient jamais entendu parler. Ils ont fait confiance à un enfant né pauvrement, sans les attributs habituels des rois. Ils ont fait confiance à un songe d’origine divine qui leur demandait de ne pas repasser voir Hérode, donc de lui désobéir.

2. Accueil et bienvenue

Jésus bébé dans la crèche les bras ouverts

Marie et Joseph accueillent une grande diversité de personnes qui viennent visiter Jésus à Bethléem : aussi bien des juifs, des pauvres, des gens simples de l’époque que représentent les bergers, que des polythéistes qui n’avaient jamais entendu parler d’Abraham, de Moïse, ni des annonces des prophètes d’Israël, des riches avec leurs cadeaux qui coûtent cher : l’or, l’encens et la myrrhe, des savants qui savent lire les signes dans le ciel. Autrement dit, que l’on soit pauvre ou riche, ignorant ou très savant, que l’on croit au Ciel ou non, que l’on soit malade ou en bonne santé, jeune ou très âgé, venu de très loin ou de Colombes, d’une autre culture ou d’une autre religion, chacune, chacun, nous avons suivi notre bonne étoile et nous pouvons visiter Jésus qui nous attend, qui nous accueille les bras ouverts, comme cela se répétera à nouveau sur la croix.

Accueillir à l'église

Pour nous aussi, il est important d’accueillir chacun de ces bergers et de ces mages qui viennent à la crèche. Ce n’est pas facile d’accueillir quelqu’un que nous ne connaissons pas, une personne qui vient pour la première fois qui se demande si elle va être accueillie ou si ce ne serait réservé qu’à ceux qui sont sur une liste de membres. Qui se demande comment elle va être accueillie. Avec un grognement ou avec un sourire ? Avec un regard méfiant ou un poignée de main chaleureuse et des mots de bienvenue ? C’est tellement important d’accueillir chaque personne pour qu’elle sente qu’elle est attendue, qu’elle est unique, que nous avons besoin de renforcer notre équipe d’accueillants avant les messes. Ce n’est pas facile mais c’est ce qui peut faire la différence pour aider à entrer dans la célébration pour vivre cette rencontre avec le Seigneur dans la joie de l’Esprit Saint. Demandons à l’enfant de la crèche la simplicité d’accueillir comme Lui. Accueillir comme Lui. Un jour ou l’autre, nous avons sûrement été marqués par la qualité d’un accueil de quelqu’un car cela correspondait exactement à ce dont avions besoin.

vrai utile bon

Soyons attentifs à la qualité de nos relations, à la manière de parler ensemble, à la manière dont nous parlons des uns et des autres. Je vous donne 4 critères sous la forme de 4 questions. 1) Est-ce que ce que je vais dire est vrai ? 2) Est-ce que ce que je vais dire est utile ? 3) Est-ce que ce je vais dire est bon pour moi, et 4) pour la personne à qui je vais le dire ? Si vous n’avez pas 4 oui, économisez votre salive. Par contre, si vous avez 4 feux verts, allez-y. Je suis toujours triste d’apprendre un manque de fraternité entre des personnes qui sont généreuses en temps mais qui ne vivent pas un esprit de service lorsqu’elles se croient propriétaires d’une responsabilité, ou qui se sont accaparées un service, et qu’elles oublient de parler avec bienveillance et fraternité.

Au contraire, je me réjouis de compter des frères et des sœurs qui osent inviter des personnes qui ne sont pas entrées dans une église depuis des années ou qui y viennent pour la première fois. Vivons entre nous sans leur donner envie de s’enfuir ni un contre-témoignage. Ce sera vraiment possible en nous laissant accueillir par l’enfant Jésus, le Roi des juifs et celui de l’Univers (Dernier dimanche de l'année liturgique), tels que nous sommes avec nos blessures, nos limites, notre péché et en nous acceptant différents.

Is 60, 1-6 ; Ps 71 ; Ep 3, 2-3a-5-6 ; Mt 2, 1-12

OJ+

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