Perte et gain Homélie 25° dim TO C (22.09.2019)
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Dimanche 22 septembre 2019 25° dim TO C St PP Colombes
Perte et gain

Il est très facile de diminuer la dette d’une personne quand ce n’est pas son argent comme l’a fait le gestionnaire malhonnête. Les maux que dénonce Amos 750 ans avant Jésus existent malheureusement encore aujourd’hui, ou d’autres semblables : dans certains pays, la justice corrompue, des parents pauvres qui vendent des organes de leurs enfants pour des greffes de riches occidentaux, des femmes pauvres louent leur ventre 9 mois et abandonnent leur enfant pour permettre à des hommes fortunés de l’acheter, des étudiantes et des femmes qui rêvaient de liberté et de faire des études sont envoyées sur les trottoirs de nos villes, les sous-bois des grandes routes et dans des salons de massage asiatique pour vendre leur temps et louer leur corps à des hommes en manque de sexe, des mères seules sont obligées de travailler le dimanche dans des magasins de zone touristiques car cela leur permet d’être mieux payées que les autres jours de la semaine, au lieu de passer du temps avec leurs enfants, pour que des clients viennent faire leurs courses comme s’ils ne pouvaient pas s’organiser autrement. Et dans le domaine du dérèglement climatique, par le Pape actuel, le nouveau St « François d’Assise, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure. » Il cite les évêque boliviens : « L’expérience commune de la vie ordinaire que la recherche scientifique démontre que ce sont les pauvres qui souffrent davantage des plus graves effets de toutes les agressions environnementales ». (Conférence épiscopale bolivienne, Lettre pastorale sur l’environnement et le développement humain en Bolivie El universo, don de Dios para la vida (2012), 17.) (cité dans LS 48) Redécouvrons l’antidote de la grâce et du don.

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et connaissent pleinement la vérité, c’est-à-dire Dieu lui-même. Le Seigneur libère des faux dieux, des idoles, des veaux d’or en tout genre, de tout ce que nous prenons pour Dieu et qui ne l’est pas car si le Dieu de Jésus Christ libère, tous nos esclavages, toutes nos dépendances, tout ce qui nous possède, nous asservit. Or, notre Dieu veut sauver les dépendants de la drogue, du sexe, des jeux d’argent, les assoiffés de pouvoir et du toujours plus d’argent, les gourous et leaders d’opinion qui anesthésient toute réflexion et tout esprit critique, les juges et les fonctionnaires qui se laissent acheter rendant impossible une justice impartiale, les élus qui n’écoutent pas leur conscience, qui servent leurs intérêts au détriment du bien commun, tous ceux qui bafouent la dignité de la personne humaine ; tous ceux qui alors qu’on dérembourse des prestations liée à la santé et qu’on est sur le point de rembourser des actes médicaux qui ne sont pas liés à une maladie contreviennent au principe de solidarité, tous ceux qui oublient l’option préférentielle pour les pauvres. Pour que tous ensemble, nous puissions dire : en Jésus, je suis libre et sauvé, nous sommes libérés, délivrés.

Si nous ne gardons pas les portes de nos églises ouvertes pour y entrer et en sortir, avec un vrai service d’accueil, ce sont vers d’autres formes de pseudo-salut qu’ils se tournent. Nous sommes pourtant riches d’une tradition spirituelle si belle et si riche qui fait grandir … Ce n’est pas moins qu’une révolution de mentalité que le Christ attend de nous. J’ai retrouvé un texte inspirant du pape François : « Aujourd’hui, un chrétien, s’il n’est pas révolutionnaire, n’est pas chrétien. Je ne comprends pas les communautés chrétiennes qui sont fermées. Dans l’Évangile, il est beau le passage qui nous raconte que le berger revient et s’aperçoit qu’il lui manque une de ses 99 brebis et part la chercher… Frères et sœurs, mais nous en avons une seule, il nous en manque 99 ! ». Demandons au Seigneur la générosité, le courage et la patience pour sortir et annoncer l’Évangile. Il est plus facile de rester à la maison avec notre unique brebis, pour la regarder et la protéger, mais nous tous chrétiens, le Seigneur veut que nous soyons des chercheurs de brebis perdues. Il y a eu beaucoup de révolutionnaires dans l’histoire, mais aucun n’a eu la force apportée par Jésus, une révolution qui change en profondeur le cœur de l’homme et qui transforme complètement leur vie. Il n’y a vraiment personne comme Jésus !

St Paul demande à Timothée de prier : prière de demande, intercession, actions de grâce. Récapitulons en commençant avec cette prière du Pape François à la fin de Laudato Si' : « Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux. Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs, pour que nous semions la beauté et non la pollution ni la destruction. Touche les coeurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des pauvres. Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose, à contempler, émerveillés, à reconnaître que nous sommes profondément unis à toutes les créatures sur notre chemin vers ta lumière infinie. Merci parce que tu es avec nous tous les jours. Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix. » (LS 246) Dès cette semaine, prions pour découvrir quelles personnes le Seigneur nous appelle à inviter à l’une des messes le 13 octobre, des personnes que nous connaissons par notre travail, dans notre famille, nos amis, l’école, les loisirs et qui ne connaissent pas Jésus ou qui n’ont pas ou plus de lien avec Lui. Les « curieux » que nous inviterons ne sont pas des inconnus : ce sont des personnes que nous connaissons et avec qui nous vivons une relation de confiance. Ouvrons largement notre paroisse le 13 octobre prochain. Cette 1° édition de la messe des curieux sera réussie si chacun accepte de s’engager, tant par la prière que par l’invitation !
Am 8, 4-7 ; Ps 112 ; 1 Tim 2, 1-8 ; Lc 16, 1-13
OJ+