Asseyons-nous Homélie 23° dim TO C (8.09.2019)

Dimanche 8 septembre 2019 23° dim TO C St PP Colombes

Asseyons-nous !

Jésus conditions disciple

Après l’intérieur de la maison d’un chef des pharisiens avec ses invités auxquels Jésus a raconté des paraboles bouleversant les manières habituelles de faire, dimanche dernier, il s’est remis en route et il retrouve des grandes foules. Jésus demande de faire un choix. Il pose des conditions pour être son disciple. Car c’est un choix libre qui engage celui qui le fait, qui va le changer et le transformer, comme ce fut le cas pour Onésime, un des esclaves de Philémon, lorsque St Paul l’a baptisé en prison. Dans sa lettre, l’apôtre des peuples non juifs interpelle Philémon sur la réalité nouvelle de celui qui était parti esclave et qui est maintenant son frère en Christ. Cela fait écrire l’apôtre : « il n’y a plus ni esclave ni homme libre » (Ga 3,28)

réfléchir avec sa tête avant de décider

Avant de poser à nouveau ce choix, ici dans quelques instants, arrêtons-nous quelques instants, asseyons-nous, réfléchissons à la décision que nous allons prendre comme celui qui veut bâtir une tour ou comme le roi qui va faire la guerre à un autre. Ce n’est donc pas sous le coup de l’émotion ou du ressenti comme notre époque le veut pour faire un choix qu’on devient son disciple : c’est aussi en laissant la place à la raison. C’est toute l’importance du discernement. En effet, Jésus n’est pas un révolutionnaire qui engagerait des mercenaires pour prendre la tête de rebelles ou de ceux qui voudraient chasser l’occupant romain. Il n’est pas non plus le gourou d’une secte qui chercherait à attirer à lui tous les faibles d’esprit, tous ceux qui ont de très grosses difficultés en leur faisant des promesses qu’il ne pourrait pas tenir ensuite ou en leur faisant miroiter des choses faciles, des mirages sans aucune consistance, ou en ayant recours à un discours démagogique.

Jésus à la première place

Jésus, parce qu’il est le Fils de Dieu venu nous sauver et parce qu’il veut faire de nous ses amis (Jn 15), tient un discours exigeant. Il nous prévient. Sans forcément se couper de ses proches, de sa famille, sans exiger une exclusivité, Jésus demande à ses disciples de Le mettre à la première place dans notre coeur, dans notre esprit, dans nos mains, c’est-à-dire au premier plan dans nos relations, dans nos pensées, dans nos actes. Et cela nous fera porter un regard nouveau sur nos proches, les membres de nos familles, sur nos amis, pour entrer dans une nouvelle famille, la famille-Eglise qui a un Père unique dont le Fils unique nous adopte comme comme ses frères et ses sœurs.

porter sa croix

Après le pas à faire par rapport à nos racines familiales humaines, Jésus demande un autre pas, en acceptant et en portant notre croix. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Pour les auditeurs de ces grandes foules, la croix est le supplice romain réservé aux criminels et aux bandits. Comment Jésus peut-il alors demander de devenir un bandit ou un criminel pour en arriver à devoir porter une croix comme ils les voyaient mourir en dehors des murs de Jérusalem ? Pour les auditeurs de l’Église après la Passion, la crucifixion, la mort et la résurrection de Jésus, cette croix prend une autre dimension. Elle est lourde, comme ces cartables que les enfants, les collégiens et les lycéens ont apporté avec leurs cahiers et leurs livres. La croix symbolise aussi le péché du monde, nos péchés, nos refus, nos révoltes. Elle est aussi pour Jésus ce moment ultime où il a exprimé tout son amour, le don ultime de lui. Porter ma croix, ce n’est plus seulement une épreuve qui me serait imposée de l’extérieur, avec le poids de souffrance et de douleur que cela peut représenter, mais cela prend alors un tout autre sens : suis-je prêt à donner ma vie comme Jésus l’a fait pour moi et les autres pour tous nous sauver ? Suis-je prête à donner ma vie comme Jésus l’a fait pour moi et les autres pour tous nous sauver ? La question est immense, j’en ai bien conscience.

Celui qui veut être mon disciple doit renoncer à ce qu'il possède

Pour prendre cette décision de le suivre, Jésus pose une dernière exigence : renoncer à tout ce qui nous appartient. Autrement dit, en quoi ou en qui est-ce que je mets mes sécurités ? Les pèlerins de Compostelle font l’expérience de remplir leur sac à dos avec beaucoup trop de choses dont ils se rendent compte, au bout de quelques jours qu’ils n’en auront pas besoin, que c’est lourd et inutile. S’ils veulent aller jusqu’au bout, il leur faut laisser ce qui n’est pas nécessaire, les gadgets, ce qu’ils ont en trois ou quatre exemplaires, etc. Cela oblige à faire le tri, à vider, pour laisser de la place au Christ, à sa Parole, à ses dons. Car il est vraiment notre Rocher sur lequel nous pouvons fonder notre vie et qu’aucun livre de développement personnel ne peut atteindre, ni aucune technique de yoga ne peut donner une telle paix intérieure. Car nul ne peut être missionnaire et envoyé, s’il ne commence pas par être disciple de Jésus !

Sg 9, 13-18 ; Ps 89 ; Phm 9b-10.12-1 ; Lc 14, 25-33

P. Olivier Joncour

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
DiMails © 2006 -  Hébergé par Overblog