Synodeurs Homélie 6° Dim TP C (26.05.2019)

Dimanche 26 mai 2019 6° dim TP C St Bernard et St Pierre St Paul, Colombes

Synodeurs*

Les lectures de la messe de ce jour nous donnent des points de repère sur la vie des disciples-missionnaires et celle de l’Église.

Pierre raconte sa rencontre chez Corneille à l'Assemblée de Jérusalem (Ac 15)

1. Dans l’église des commencements, il y a des fortes personnalités avec des idées différentes à partir de ce qu’ils ont vécu et de leur origine. Sur la question de la manière d’accueillir des non-juifs dans l’Église, il existait des divergences. Ainsi Paul et Barnabé vont à Jérusalem en référer aux apôtres qui n’ont pas de solution toute faite. Mais ils vont prier ensemble, se raconter ce qu’ils ont vécu notamment Pierre lors de sa rencontre avec le centurion Corneille (Ac 10) dans une partie du chapitre 15 des Actes des apôtres que nous n’avons pas entendue, et se laisser éclairer par l’Esprit Saint à partir de ce que Jésus a pu dire et faire, avant de prendre une décision et la faire connaître au reste de l’Église.

Nous avons donc à créer, dans nos différents lieux de vie, les conditions pour que les différents points de vue puissent s’exprimer dans le respect des uns et des autres, en écoutant ce qui est important pour chaque personne, ce qui l’inspire comme ce qui l’inquiète, ce qui le motive comme ce qui le paralyse, … C’est ce que nous avons à favoriser et à développer au travail, dans les associations, institutions et organismes dans lesquelles nous sommes engagés.

synode, synodalité selon le pape François

Et aussi, nous savons tous l’importance de la communication dans le couple, qu’on se prépare au mariage ou que l’on soit marié depuis plusieurs années ou dizaines d’années. C’est l’art de la synodalité remis en valeur par le Pape François (cf son discours pour le 50° anniversaire de l'institution du Synode des évêques du 17 oct 2015), de marcher ensemble, de s’écouter, de chercher à comprendre le point de vue de l’autre, à exprimer le sien avec intelligence, amour et clarté. C’est chercher ce qui est le meilleur pour le couple, pour la famille, ce qui qui va rendre heureux le plus chaque personne, ce qui va permettre d’aimer davantage, …

Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix

2. Quand nous vivons dans un climat réel ou imaginaire de doute ou de peur, écoutons à nouveau Jésus nous rassurer comme il le faisait dans son discours aux apôtres après la Cène : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. […] Que votre coeur ne soit pas bouleversé ni effrayé. Alors qu’ils vont vivre une crise inégalée, Jésus pend le temps de les prévenir pour les aider à traverser tous les scandales : la trahison de Juda, l’arrestation de Jésus, sa condamnation à mort, le reniement de Pierre, le semblant de procès de Jésus, sa condamnation à mort, la flagellation, le chemin de croix, sa crucifixion, sa mort et enfin sa mise au tombeau. Nous sommes-nous déjà demandés comment il a avait lui-même traversé des épreuves si pénibles et remplies de souffrances et dans la solitude de l’abandon de ses plus proches? Il se savait dans la communion du Père et de l’Esprit Saint. Parce qu’il entretient un dialogue avec son Père, il sait qu’il est avec Lui. A cet instant comme dans les précédents, comme dans les suivants.

Vendredi soir, une jeune mère de famille qui a été opérée plusieurs fois me racontait qu’à l’exception de la première fois où elle a été opérée, les autres fois, elle était allée à la messe le matin avant d’aller à l’hôpital et qu’elle avait communié. Jésus était en elle. Réellement. Elle le savait. Elle n’avait pas peur des risques de l’opération. Il était avec elle. Et cela lui donne aujourd’hui une liberté intérieure et une relation personnelle très forte avec le Seigneur. Alors qu’elle avait un rendez-vous avec son chef et que ce qu’elle lui présentait ne lui convenait pas, elle avait 2 h pour refaire sa présentation. Elle a commencé par prier un quart d’heure avant de s’y remettre notamment pour remettre sa déception et demander au Seigneur qu’Il l’aide à faire ce qu’elle n’avait pas compris la première fois ou pas à la manière qui était la sienne. Au bout des 2 h, après avoir dépassé sa déception et retrouvé la paix, quand elle a présenté son travail, son chef l’a félicitée et elle a rendu grâce dans son coeur.

Mesurons-nous la puissance et la force de la prière ? Mesurons-nous la force et la puissance prophétique du geste de la paix du Christ partagé à chaque messe ? Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix.

3. La parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père qui m’a envoyé. C’est ce que la liturgie nous rappelle après la proclamation de l’Evangile où le diacre ou le prêtre chante ou dit : « Acclamons la Parole de Dieu ». Et l’assemblée répond « Louange à Toi, Seigneur Jésus ! »

Quand Jésus disait : Je m’en vais et je reviens vers vous, au cours de la Cène, à ce moment-là, il pense à sa mort et à sa résurrection. En écoutant ces mêmes paroles après Pâques, c’est à son Ascension et à la parousie que nous pensons. Et c’est la réalisation de ce que Jésus avait annoncé qui fait grandir notre foi et notre espérance par rapport à ce qui n’est pas encore arrivé comme la descente de la Jérusalem céleste que Jésus illuminera.

Ac 15, 1-2.22-29 ; Ps 66 ; Ap 21, 10-14.22-23 ; Jn 14, 23-29

P. Olivier Joncour

*Néologisme

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