Ne nous laissons pas voler la joie de Pâques Homélie Pâques (21.04.2019)

Dimanche 21 avril 2019 Dimanche de Pâques St Etienne St Henri, Colombes

Ne nous laissons pas voler la joie de Pâques

Le tombeau de Jésus est vide

Nous venons d’écouter comment des disciples ont découvert que Jésus avait été ressuscité puis comment ils l’ont raconté et annoncé comme Pierre au centurion romain avant que St Paul en donne le sens. Personne n’a été témoin de ce qui s’est arrivé à Jésus. Tout commence par un constat : la pierre du tombeau a été roulée et le corps de Jésus n’y est plus. Marie-Madeleine pas plus que Simon-Pierre et l’autre disciple ne s’y attendaient pas. Ce qui montre que ce n’est pas une invention de la communauté des premiers disciples, c’est que le récit ne les met en valeur. Si cela avait été une invention, les évangélistes auraient raconté que les uns comme les autres avaient tout de suite cru ! Et ensuite, les évangélistes ont décrit les effets de sa résurrection sur les apôtres : des personnes apeurées, enfermées chez elles, qui sortiront et qui n’auront pas peur d’être arrêtées et persécutées, y compris jusqu’à mourir pour Jésus.

Plus tard, St Paul a écrit aux Colossiens pour leur expliquer les effets de la résurrection de Jésus sur leur vie depuis leur baptême dans l’eau et l’Esprit saint (Col 3,1). C’est par la foi que nous sommes sauvés. C’est par ce baptême que Dieu pardonne tous les péchés pour la 1° fois. Quiconque croit en Lui [= Jésus] reçoit par son nom le pardon de ses péchés. C’est par ce baptême donné « au nom du Père et du Fils et du St Esprit » que l’on devient fille ou fils de Dieu par adoption, que l’on est associé à la mission de Jésus, prêtre, prophète et roi. Le baptême est le sacrement porte d’entrée pour recevoir les autres.

Prêtre sacerdoce baptismal prier prière

Prêtre, car nous pouvons nous adresser à Dieu le Père ou à Jésus son Fils ou à l’Esprit St sans passer par un intermédiaire humain. C’est notre prière personnelle et en communauté. Nous ne pouvons pas être disciples de Jésus sans vivre et cultiver notre relation personnelle avec le Seigneur de nos vies. Pour l’Église, cela s’appelle la Liturgie, c’est-à-dire l’action du Peuple de Dieu qui chante, qui loue le Seigneur, qui Le remercie, qui lui présente sa prière, notamment à la messe. C’est dans le Sacrement de son Corps livré pour tous et de son Sang versé sur la croix que Dieu nous donne sa grâce pour nourrir notre vie de baptisé en croissance pour qu’elle grandisse et progresse. C’est le Sacrement de la Présence de Jésus ressuscité présent à son Eglise.

baptisé témoigner prophète

Prophète, car après avoir écouté Dieu nous parler, nous pouvons lui répondre et témoigner des merveilles qu’il a déjà accomplies dans le monde, dans l’Église et dans nos vies. Pour l’Église, cela s’appelle le Témoignage en actes et en paroles, quitte à se laisser surprendre et déplacer par ce que le Seigneur demande comme Jonas envoyé aux 120 000 Ninivites qui ne savaient pas distinguer le bien du mal, ou comme Pierre envoyé vers un païen, un centurion romain. Il s’agit d’annoncer le kérygme, c’est-à-dire le coeur de la foi chrétienne : Jésus qui était mort sur la croix, Dieu l’a ressuscité de la mort : nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts.

baptisé roi diacre diaconie

Roi, car nous sommes invités à nous mettre au service de l’humanité en particulier les plus fragiles, les plus faibles, les exclus, les sans-voix, les exclus, les marginaux. Roi, c’est-à-dire serviteur comme Jésus en a donné l’exemple au cours de son dernier repas le jeudi saint en lavant les pieds de ses disciples (cf Jn 13). Pour l’Église, cela s’appelle la diaconie, ou le service, dont les diacres rappellent à toute l’Église cette dimension d’ouverture au monde, d’attention aux victimes en tous genres. C’est l’amour du prochain.

Pour devenir disciple-missionnaire, il manque deux autres composantes essentielles : la vie fraternelle, avec la joie de se retrouver et d’élargir son réseau de relation dans sa communauté, ainsi qu’une vie en petite équipe fraternelle de foi ; et la formation pour progresser dans sa connaissance de la Bible, de la foi chrétienne et de la manière de vivre comme disciple de Jésus et de faire des choix.

Ne nous laissons pas voler la joie de Pâques

Mes amis, chers frères et sœurs, ne nous laissons pas voler les joies de Pâques : joie de croire, joie de témoigner et joie de vivre. Approfondissons notre foi en Jésus, mort et ressuscité, laissons-nous renouveler par l’Esprit Saint aux sept dons de la Confirmation. La Pâque juive, c’est l’expérience de libération pour les hébreux. La Pâques chrétienne, c’est la foi en l’expérience que la mort n’a pas eu le dernier mot et et l’espérance que c’est ce qui nous arrivera. C’est l’ouverture à une vie transformée par la puissance de vie éternelle et de l’amour divin.

Ac 10, 34a.37-43 ; Ps 117 ; Col 3, 1-4 ; Jn 20, 1-9

P. Olivier Joncour

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