Une vie dans l'Esprit à l'écoute de la Parole de Dieu Homélie 3° dim TO C (27.01.2019)
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Dimanche 27 janvier 2019 3° dim TO C St Pierre St Paul, Colombes Entré en Eglise de 8 collégiens et 1 lycéen
Une vie dans l'Esprit à l'écoute de la Parole de Dieu
Chers amis qui avez demandé à entrer dans l’Eglise par le baptême, votre démarche est pour nous tous une joie. Par le baptême dans quelques mois, Dieu va donner un nouveau souffle à vos vies humaines : c’est une vie dans l’Esprit Saint. Et pour mieux connaître ce Dieu Père, c’est en ouvrant et en lisant la Bible et les Evangiles qu’Il nous parle et que Jésus son Fils, le Messie annoncé par les prophètes juifs, fait ce qui avait été promis plusieurs siècles auparavant.
Qu’est-ce qu’une vie dans l’Esprit saint ?

St Luc insiste sur la présence de l’Esprit Saint et Jésus a bien conscience de L’avoir reçu alors qu’il était en prière juste après son baptême (Lc 3, 21-22). Juste après, « Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable » (Lc 4, 1-2a) Après l’épisode des 3 tentations dont il est sorti vainqueur, Luc précise : Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Et quand Jésus a choisi un passage dans le livre du prophète Isaïe, c’est un long passage qui annonce le Messie, celui sur qui reposera l’Esprit du Seigneur, et les actes de libération et de guérison qu’il fera : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus, l’Envoyé de Dieu le Père, ne fait rien sans l’Esprit qui garde en communion le Père et le Fils. Ce Souffle vivifiant, vous le recevrez à votre baptême.

De même que chaque disciple de Jésus le Christ ne peut rien faire de grand sans laisser agir cet Esprit en lui, de même l’Eglise, Corps du Christ dont vous allez devenir des membres actifs, se laisse conduire par ce même Esprit pour poursuivre ce que Jésus faisait.

Jésus donne l’exemple à l’Eglise tant dans sa manière de vivre, que de prier, de servir les autres, de parler, d’agir, de réfléchir, de décider, … Si nous reprenons le programme du Pape François au cours des JMJ à Panama, il fait ce qui était annoncé par Isaïe et que Jésus a vécu : En allant dans un pays pauvre, il est allé leur porter la Bonne Nouvelle, en allant dans un centre de détention de jeunes mineurs, il a annoncé aux captifs leur libération, car ils gardent une liberté intérieure et qu’ils pouvaient recevoir le pardon de Dieu ; on sait aussi toute l’importance qu’il accorde aux rencontres avec les personnes malades et handicapées. N’avez pas vu une photo avec des jeunes portant à bout de bras une de leur groupe qui était dans un fauteuil roulant alors que le pape passait dans sa voiture ? Ce sont eux les aveugles qui retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés. C’est aussi ce que nous voulons proposer dans deux semaines lors du dimanche de la Santé avec le sacrement des malades pour tous ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur cœur ou dans leur esprit. Car, quand un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance écrivait St Paul aux Corinthiens et que le Pape a repris dans sa Lettre au Peuple de Dieu fin août 2018.
Unité de la Bible, du Premier et du Nouveau Testaments

Après l’homélie, vous allez recevoir la Bible, la Parole que Dieu nous adresse. Il ne s’agit pas de la ranger à côté des autres livres qu’on vous a offert et que vous n’avez peut-être pas encore eu le temps de lire. Gardez-la près de votre lit. Ouvrez-la en vous réveillant : c’est Dieu qui vous parle en premier dans votre journée. Et à nouveau avant de vous endormir : cette Parole, une ou 2 phrases peut-être plus, habitera votre esprit et votre cœur dans la journée et votre nuit.
La Bible est extraordinaire : dans le Premier Testament, le Seigneur a fait des promesses à son peuple, en commençant par le don d’une terre et d’une descendance à Abram (Gn 12, 1-3). La terre, c’était facile, car on pouvait toujours imaginer qu’il existait quelque part une parcelle libre. Par contre, pour la descendance, le défi était plus grand quand on sait qu’Abraham et Sara avaient plus de 75 ans. Mais comme le Dieu d’Abraham est le Créateur et le Dieu des vivants, Il a aussi été capable de rendre fécond ce qui était stérile, comme il ressuscitera son Fils unique de la mort ! Combien d’autres promesses le Dieu d’Israël ont été réalisées ensuite pour son peuple. Et combien restaient encore en attente à l’époque de Jésus. C’est pourquoi, lorsque celui-ci déclare de façon très solennelle Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est qu’il veut faire comprendre aux juifs de Nazareth qu’il est le Messie annoncé, le Christ attendu. De même que les mages avaient réveillé la promesse du lieu de naissance du Messie Roi annoncé par le prophète Michée (Mi 5,1 ; Mt 2, 5-6), de même Jésus a réveillé ce programme du Messie dans la mémoire et le cœur de ses auditeurs. Jésus était en quelque sorte caché dans les écrits de la Bible juive (cf DV 16).
Le Concile Vatican II a mis en valeur la pédagogie divine dans la liturgie de la Parole de Dieu, à l’école des Pères de l’Eglise, en choisissant comme 1° lecture, pour les dimanches et des grandes fêtes, un extrait du Premier Testament qui annonce ce que Jésus va accomplir et réalisé dans l’Evangile. On voit bien, à travers les premiers versets de l’évangile que St Luc a agi avec méthode et rigueur pour écrire. Comme un détective, il a mené une enquête auprès de personnes qui ont vécu avec Jésus, qui l’ont écouté, qui l’ont suivi, qui ont été témoins de sa Passion, de sa mort et de sa résurrection. Il se distingue des récits mythologiques de l’Antiquité.
La Parole de Dieu a toujours besoin d’être expliquée, comme le faisait le scribe Esdras au peuple revenu de l’exil à Babylone à Jérusalem. Il l’actualise pour eux. C’est le rôle de l’homélie : actualiser ce qui a été vécu par des croyants dans des contextes géographiques, historiques et culturels très différents et comprendre ce que Dieu veut nous dire aujourd’hui.

Mes amis, à chaque fois que vous avez une décision à prendre ou que vous ouvrirez la Bible pour la lire seul ou à plusieurs, demandez l’aide de l’Esprit Saint. Et, pour l’Evangile, demandons-nous : quelle est la Bonne nouvelle ? Pour moi ? Pour mon voisin ? Pour l’Eglise ? Pour le monde qui ne connaît pas Jésus ?
Ne 8, 1-6.8-10 ; Ps 18 ; 1 Co 12, 12-30 ; Lc 1,1-4 . 4,14-21
P. Olivier Joncour
« Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé [29]. Car, même si le Christ a fondé dans son sang la Nouvelle Alliance (cf. Lc 22, 20 ; 1 Co 11, 25) , néanmoins les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique [30], acquièrent et manifestent leur complète signification dans le Nouveau Testament (cf. Mt 5, 17 ; Lc 24, 27 ; Rm 16, 25-26 ; 2 Co 3, 14-16) , auquel ils apportent en retour lumière et explication. » (DV 16)