Celui qui viendra Homélie 33° dim TO B (17.11.2018)
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Samedi 17 novembre 2018, 33° dim TO B, St Bernard, Colombes
Celui qui viendra
Nous ne sommes pas très à l’aise avec la 1° lecture et sans doute ce que Jésus dit dans l’évangile, peu de temps avant d’entrer dans sa Passion, car cette manière d'exprimer les choses ne nous est pas familière : Jésus annonce ce qui va arriver à la fin des temps et nous exhorte à ne pas avoir peur des catastrophes qui peuvent se produire car il est le vainqueur.
Nous aimerions tous connaître l’avenir. De quoi sera fait demain? Certains pensent que c’est en lisant leur horoscope qu’ils le connaîtront. Ou d’autres en lisant dans les lignes de leur main. Comme si tout était déjà écrit à l’avance ! Où serait alors notre liberté, notre capacité à choisir, à décider ? Si tout était déjà écrit, nous n’aurions qu’à lire et à jouer nôtre rôle comme dans une pièce de théâtre dans un film. Alors nous ne chercherions qu’à confirmer ce que nous avons entendu et qui nous a été annoncé. En fait, le seul avenir qui nous est proposé par le Seigneur, c’est celui de la vie avec lui et avec les autres. Et il n'y a pas mieux que d'être avec lui, aujourd'hui, demain et pour toujours !
Jésus annonce sa seconde et dernière venue. C’est une description grandiose où toute la création est bouleversée : le soleil s’obscurcira comme dans une éclipse, nous ne verrons pas la lune visible grâce à la lumière du soleil, les étoiles tomberont du ciel, les puissances célestes seront ébranlées. Il y a de quoi avoir peur et se demander comme les Gaulois d’Astérix si le ciel n’est pas en train de nous tomber sur la tête.
Vous avez remarqué que la description ne s’arrête pas là ! Le Fils de l’homme viendra dans les nuées, avec grande puissance et avec gloire. Ce sont trois aspects qui disent la divinité de Jésus ressuscité. La nuée comme celle qui a guidé les hébreux au désert (Ex 14, 19b-20) ou celle d"où venait la voix divine lors de la transfiguration de Jésus (Mc 9,7). Avez-vous remarqué que nous retrouvons deux des trois éléments de ce que nous disons à la fin du Notre Père : "car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire", ce qui confirme sa divinité.
Ensuite, les anges vont rassembler tous les élus dispersés, jusqu'aux extrémités de la terre et du ciel, jusqu'aux périphéries, si éloignées ! Pourtant Jésus se fait proche. Il ne restera pas dans le ciel, ou entre terre et ciel, en observateur, en train de voler comme Superman. Non, il viendra à notre porte. Rappelez-vous ce que le Seigneur Jésus dit dans l'Apocalypse : "Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre, je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi." (Ap 3, 20)
Toute époque connaît des situations de plus ou moins grande détresse. Lorsque nous sommes dans la détresse ou agressés, nous aimerions que le Seigneur envoie Michel, le chef des anges pour prendre notre défense et combattre à notre place ou à nos côtés. Ce genre littéraire est un encouragement et une invitation à l'espérance adressée aux croyants : malgré les difficultés, les épreuves, y compris les persécutions, nous devons garder la foi en Jésus vainqueur de la mort, du mal et du péché, et l’espérance.
Nous ne savons pas pourquoi Dieu le Père nous fait attendre, mais nous sommes dans l'obligation de donner du sens à ce que nous vivons aujourd'hui, à ce que nous sommes et à ce que nous faisons. En cette deuxième Journée mondiale des Pauvres, écoutons comment Paul D va chaque semaine à La Rampe rencontrer des personnes seules et dormant dans la rue.
La première fois que je suis entré dans le local de « La Rampe », je m’y suis senti accueilli par l’ensemble des accueillis qui y étaient présents.
Très vite, j’y ai trouvé un jeu d’échecs.
Entamer avec quelqu’un une partie d’échecs est trouver un moyen pour entrer en relation avec lui.
C’est aussi avoir une communication avec tous ceux qui sont autour et qui regardent.
Les petits déjeuners de la rampe, très conviviaux, sont offerts durant toute la matinée. Ils rassemblent environ 500 convives par semaine. Je vous laisse imaginer le nombre de baguettes nécessaires...
Le temps de prière interreligieuse du vendredi matin est très fort : c’est un temps de réflexion autour d’une page d’évangile où nous essayons de voir comment Jésus-Christ nous interpelle aujourd’hui. Daniel, prêtre de la paroisse, nous aide, quand il le peut, dans ce cheminement.
Cette prière est faite aussi d’intentions personnelles : il n’est pas d’intention que j’y ai présentée qui n’ait pas été entendue…
Ce moment pour Dieu est un peu le pilier de La Rampe.
Jésus nous a effectivement prévenus : chaque fois que nous donnons à manger à une personne qui a faim, à boire à quelqu'un qui a soif, que nous visitons un malade ou un prisonnier, c'est aussi à Lui qui nous faisons du bien (cf Mt 25, 31-40).
Dn 12, 1-3 ; Ps 15 ; He 10, 11-14.18 ; Mc 13, 24-32
P. Olivier Joncour