Les Douze, l’équipe gagnante de Jésus Homélie 15° dim TO B (15.07.2018)
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Dimanche 15 juillet 2018 15° dimanche TO B Colombes
Les Douze, l’équipe gagnante de Jésus
Ce dimanche, en fin d’après-midi, l’équipe de France de football va jouer contre celle de Croatie pour la finale de la Coupe du Monde en Russie. Jésus a eu le droit de sélectionner un disciple de plus dans son équipe des Apôtres, que Didier Deschamps qui n’aura le droit d’inscrire que le nom d'onze joueurs sur la feuille de match.
Pourquoi Jésus en a-t-Il choisi Douze ?
A son époque le football n’existait pas, il ne cherchait donc pas à créer un nouveau sport collectif. Par contre, il savait l’importance de ne pas être seul. Combien de prophètes d’Israël ont souffert d’avoir annoncé à temps et contre-temps la Parole, et rappelé l’Alliance au Peuple juif, sans avoir été toujours très écouté, sans avoir été rejeté comme Amos, Jérémie ou d’autres. Juste après avoir souffert du manque de foi de ceux de Nazareth, Jésus a continué sa mission « dans les villages d’alentour ». Ce nombre de Douze ne fait pas référence aux nombres d’heures du jour à l’équinoxe mais au nombre des fils du patriarche Jacob, le petit fils d’Abraham. Ce sont eux qui ont donné naissance aux douze tribus d’Israël avec lesquelles le Seigneur a conclue une Alliance particulière, la première, par l’intermédiaire de Moïse. En les formant pendant trois ans, Jésus a créé un esprit d’équipe, même s’ils étaient distants géographiquement. Ils resteraient en communion, car se référant à Celui qui les avait choisis et appelés, l’Envoyé du Père, le Fils unique.
Pourquoi Jésus les a-t-il envoyés deux par deux ?
Avec ce nombre de douze, Jésus a pu créer des sous-groupes : il aurait pu en faire 2 de 6, 4 de 3, 3 de 4. Il a préféré en faire 6 sous-groupes de 2. En effet, dans le judaïsme, pour qu’un témoignage puisse être reçu, il faut au moins deux témoins dont le récit concorde. Il était aussi plus facile d’être reçus à deux qu’à trois, quatre ou six chez ceux auxquels ils demandaient l’hospitalité. A deux, on se déplace plus facilement. A deux, on se soutient mutuellement : quand l’un parle, l’autre prie pour lui et peut le relayer ensuite pour compléter et apporter un autre argument, un fait nouveau. Enfin, en multipliant le nombre de sous-groupes, il leur permet de propager plus rapidement la Bonne Nouvelle auprès de plus de personnes en même temps !
Pourquoi Jésus les envoie à ce moment-là ?
En effet, nous avons plus en tête l’envoi missionnaire des apôtres après la résurrection et avant l’Ascension : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples ... » (Mt 28,20) On pourrait dire que, comme dans toute bonne formation, il ne suffit pas seulement de la théorie, ni de regarder comment fait le Maître, il faut aussi une mise en pratique, des exercices pour s’entraîner et s’exercer. Cette première expérience est un stage missionnaire sur le terrain, avant le grand envoi dans le monde entier, « jusqu’aux extrémités du monde » (Ac 1, 8)
Pourquoi leur donne-t-Il une feuille de route simple ?
Les consigne que Jésus donne concernent à la fois l’objectif et les moyens qu’ils ont pour le réaliser. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs Et c’est effectivement ce qui se passe : ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. Ils agissent tant sur les esprits possédés que les corps malades pour les libérer de ce qui les empêche d’être libres.
En ce qui concerne les moyens matériels, retenons une grande simplicité et pauvreté, et uniquement pour la marche : il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton et des sandales. Un bâton pour s’appuyer dessus pour marcher, pour repousser les bêtes sauvages. Des sandales pour progresser sans avoir trop d’ampoules et aller plus loin : les douze sont des itinérants, des nomades.
Tout repose aussi sur leur foi en Dieu qui donne ce qui est nécessaire au moment opportun et aussi sur l’hospitalité : un double accueil : celui des personnes, et à travers eux, Celui dont ils sont les envoyés, Jésus le Fils de Dieu qui libère de l’emprise du mal, de la mort et de tous les péchés, et qui rend la vie aux corps ou aux organes, à travers eux, la logique du Royaume de Dieu dont Jésus parle dans ses paraboles.
Finalement, ce que St Paul résume en quelques versets du projet de Dieu aurait pu se faire sans nous. Dieu a, au contraire, continué à faire confiance aux humains qu’Il avait créés : les prophètes, Marie, les apôtres et jusqu’à nous qui sommes ces envoyés du Christ pour relever, pour encourager par nos paroles d’encouragement et d’espérance et nos gestes de soutien, d’amour et d’amitié en faveur de ceux qui sont écrasés, broyés, vidés.
Am 7,12-15 ; Ps 84 ; Ep 1, 3-14 ; Mc 6, 7-13
P. Olivier Joncour