3 leçons de Nazareth Homélie 14° dimanche TO B (8.07.2018)

Dimanche 8 juillet 2018 14° dim TO B St PP Colombes

Les 3 leçons de Nazareth

Ce récit comporte trois leçons :

Jésus à la synagogue de Nazareth

La première leçon de Nazareth est celle de Jésus dans la synagogue : les juifs de la ville y sont venus pour écouter la Torah et les prophètes, pour chanter des psaumes, et pour prier. En ce jour de sabbat, Jésus y est aussi venu avec ses disciples. C’est dans ce cadre que Jésus enseigne. On l’a écouté poliment. C’est l’enfant du pays qui est de retour après un certain temps d’absence : on a entendu dire qu’il faisait des miracles.

A Nazareth, Jésus, le fils de Marie est bien connu. Sa famille aussi. Avant qu’il ne quitte son village, il était charpentier comme Joseph qui l’a élevé. Il est connu une fois pour toutes, comme il nous arrive de cataloguer quelqu’un, de le classer dans une catégorie dont nous pensons qu’il n’en sortira pas ! Et pourtant, nous changeons et il est désagréable que ceux avec lesquels on vit ne voient pas ces changements. Le plus flagrant, c’est pour les ados dont les parents ont toujours 2 ou 3 métros de retard sur ce qu’ils sont devenus.

D'où cela lui vient-il?

Tout est figé, bloqué dans les têtes et les coeurs. On a bien remarqué qu’il avait changé. Les deux premières questions sont bonnes : « D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? », mais ils ne tirent pas toutes les conséquences. Ils vivent un judaïsme ‘pépère’, ‘de confort’, de rite : il manque le coeur et la relation. A nous aussi, à certains moments, il peut nous arriver de vivre un christianisme confortable, mondain, un christianisme où on répète, où on agit, où on prie de façon extérieure. « Tout cela, je le sais. » C’est toujours la même chose. Nous sommes comme hypnotisés, comme un somnambule qui marche les yeux ouverts mais qui ne s’en rend pas compte. On a mis le pilote en mode automatique.

La deuxième leçon de ce récit est un enseignement que Jésus donne à ses disciples. Ils ont déjà vu comment il parlait et agissait. Pour eux, c’est un temps de formation. Ce n’est sans doute pas un hasard si Jésus n’a appelé personne de Nazareth. Il les a tous choisis ailleurs, parmi les personnes qui ne le connaissaient pas avant son baptême par Jean dans les eaux du Jourdain. Dans cette fraternité universelle que Jésus instaure avec tous ses frères et sœurs humains, c’est une famille basée sur la foi en son Père, en Lui et en l’Esprit Saint, avec des enfants, des adolescents, des adultes de tous les âges qui ne voient pas seulement en lui le fils de Marie mais qui reconnaissent dans ses paroles et ses actes qu’Il est le Fils de Dieu. Ses disciples savent qu’il a changé de métier : de charpentier il est devenu semeur de la Parole, enseignant et médecin pour les malades, les pécheurs et les rejetés.

Départ du camp des louveteaux et jeannettes

Quand on est louveteau ou jeannette et qu’on est sur le point de partir en camp une semaine, surtout pour la première fois, ce n’est pas facile non plus de quitter son confort pour une vie sous la tente. Pourtant, c’est très formateur de quitter ses parents et ses frères et sœurs avec lesquels on est toute l’année pour vivre l’aventure scoute avec d’autres, d’apprendre à monter un tente, à préparer des repas avec des fruits et des légumes cultivés à proximité du lieu de camp, d’apprendre des chants, ...

Manque de foi

La troisième leçon de Nazareth, c’est que Jésus ne peut rien contre le manque ou l’absence de foi. L’évangéliste St Marc insiste sur l’étonnement de Jésus, comme s’il en était lui-même surpris : il n’avait pas prévu ce manque de foi chez les juifs de Nazareth. Dieu a aussi été surpris lorsqu’il a découvert qu’Adam et Eve n’avaient pas respecté les consignes et les règles qu’Il leur avait données (Gn 3). C’est à cause de leur manque de foi qu’il ne pouvait accomplir aucun miracle.

Aux deux dernières questions « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie … ? », on a envie de répondre : « Pas seulement ! ... » Cependant, Jésus ne s’obstine pas, il n’essaie pas de passer en force. Ce n’est pas le moment pour eux d’accueillir le Royaume de Dieu. C’est pourquoi, il continue son ministère itinérant, ailleurs, dans les villages d’alentour.

Que retenons-nous de ces trois leçons à Nazareth ? 1. et 2. Le retour de l’enfant du pays ou de la maison n’est jamais facile car il a changé entre temps comme chaque louveteau ou jeannette après le camp, et pour ceux qui ne l’ont pas vu depuis quelques mois ou une semaine, il y a à accueillir le nouvel être et pas seulement à retrouver celui ou celle qui est parti(e).

3. La foi, même si elle est un don de Dieu, est un acte libre, un choix, l’adhésion à une personne vivante, Jésus mort et ressuscité, qui a donné sa vie pour moi. La rencontre de Jésus se propose, elle ne s’impose pas. C’est Lui qui attire et aimante.

Ez 2, 2-5 ; Ps 121 ; 2 Co 12, 7-10 ; Mc 6, 1-6

P. Olivier Joncour

Messe avant le départ des louveteaux en camp du 8 au 14.07

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