Maladie, foi, guérison et témoignage Homélie 6° dimanche du temps ordinaire B (11.02.2018)

Dimanche 11 février 2018 6 dim TO B messe des familles dimanche de la santé St PP Colombes

Maladie, foi, guérison et témoignage

Maladies de l'hiver : la grippe, la gastro-entérite

Commençons par un sondage. Que ceux qui ont été malades cet hiver lèvent la main : grippe? Gastro? Merci
Lorsque cela nous arrive, nous savons que ce n'est pas drôle : nous sommes fatigués, on n'est pas bien, on ne peut plus voir personne car, pour des maladies contagieuses, nous risquons de transmettre notre maladie à nos proches. Il faut surtout se reposer pour reprendre des forces. C'est trop triste, on ne peut plus aller à l'école pour retrouver ses amis, on ne peut plus aller travailler pour raconter son week-end à ses collègues. On est isolé et on a hâté de guérir pour retrouver tous ceux qui sont en pleine forme et en bonne santé. 

Que doit crier le lépreux ?
Dans le livre du Lévitique, le Seigneur dit à Moïse et Aaron qu'il faut crier "Impur! impur!". Il s'agit de prévenir les autres personnes qu'il a une maladie contagieuse et qu'il faut qu'ils restent à distance.

Au-delà de la Loi, la grâce

Dans l'évangile, le lépreux guéri désobéit à la Loi de Moïse par deux fois : d'abord, il ne crie pas "impur !" et ne reste pas à distance des autres. Ensuite, après la guérison, alors que Jésus lui a demandé d'aller se montrer au prêtre au temple, il n'y va pas. Avec Jésus, nous passons du régime de la Loi à celle de la grâce.

Onction d'huile des malades dans les mains d'un malade

C'est la foi du lépreux qui fait agir Jésus. Reprenons ce qu'il a fait pour lui. Quels sont ses gestes? Il entendit la main et le toucha. Ces gestes ont inspiré l'Eglise pour le sacrement des malades que nous allons célébrer : l'imposition des mains sur la tête de chaque malade, et l'onction avec l'huile des malades sur le front et dans les mains. Il y a également une parole : un ordre de Jésus, une prière dite par le prêtre.
La guérison du lépreux est un retour à la vie : c'est synonyme de retour dans le groupe. Pour les enfants qui se préparent à la première communion, c'est ce que vous avez approfondi ce matin avant la messe : par la communion eucharistique, notre communion grandit avec le Seigneur et entre nous.

Jésus m'a guéri

Enfin, Jésus avait demandé à l'homme guéri de garder le silence. Et au lieu de cela, il a tout raconté : vous imaginez la scène : "C'est Jésus qui m'a guéri. C'est Jésus!" Il témoigne, il est devenu missionnaire dans toute la région.

Écoutons maintenant un témoignage sur Marie, une femme qui n'a jamais été malade et qui a 84 ans a été hospitalisée pour la première fois il y a quelques semaines à l'hôpital Louis Mourier.

[récit]

Jésus était disponible pour les malades. Aujourd'hui encore, par l'intermédiaire de l'Eglise et de ce sacrement, il vient les rejoindre et en guérir certains.

Lv 13, 1-2.45-46 ; Ps 101 ; 1 Co 10,31 - 11,1 ; Mc 1, 40-45

P. Olivier Joncour

Je vais vous parler d’une malade que nous avons accompagnée à l’aumônerie, pendant plusieurs semaines.

Marie, presque 80 ans, est arrivée à l’hôpital LM pour un problème respiratoire. Elle qui n’a jamais été malade durant sa vie nous confie combien il est difficile de se retrouver sur un lit d’hôpital, dépendante des autres, sans savoir combien de temps cela va durer. Nous la visitons régulièrement, au moins 2 fois par semaine, et avons l’occasion de prier ensemble, à sa demande, au cours de ces 1ères rencontres.
Marie est une femme indépendante et énergique, a bon espoir de sortir rapidement, et puis une amie très proche va arriver dans qqs jours de province ce qui lui donne du courage.

Quand nous revenons la voir le samedi matin suivant, avec le père Jean Marie, qui accompagne l’aumônerie, nous trouvons Marie en pleine révolte : rien ne va, elle ne parvient pas à utiliser son téléphone pour joindre ses proches, menace d’envoyer la carafe d’eau à la tête des soignants, et est même un peu agressive à notre égard. On sent vraiment sa détresse, sa difficulté à lâcher prise, à accepter d’être là, ici et maintenant. Nous l’écoutons pendant de longues minutes et essayons de résoudre ce problème de téléphone, sans succès ! Elle est plus apaisée quand nous la quittons.

Lors de la visite suivante, Marie a changé de service. Elle est plus sereine, fait l’éloge des soins qu’elle reçoit, du personnel qui prend soin d’elle, mais elle est aussi plus de plus en plus fatiguée. Sous oxygène, elle paraît s’affaiblir de jour en jour au cours de cette semaine. Elle est entourée par son amie, qui est vraiment très présente, et sa nièce. Elle sait que de nombreux amis prient pour elle et ces prières la soutiennent.
Avec le père Jean Marie nous nous disons qu’il serait peut être opportun de lui proposer le sacrement des malades.

Le jeudi suivant, je rentre dans sa chambre, Marie est toujours sous oxygène et parait vraiment fatiguée. Elle garde le plus souvent les yeux fermés quand elle parle. Je m’accroupis près de son lit pour lui parler et lui demande si elle connait l’existence du sacrement de l’onction des malades et souhaiterait le recevoir. Elle me répond par l’affirmative, et me dit qu’une de ses amies l’a reçu il n’y a pas longtemps.
Marie écoute mes explications, puis l’émotion la gagne et quelques larmes apparaissent dans ses yeux et elle dit : « on a tous besoin de force ». Puis elle ajoute : « de toute façon, je n’ai pas peur». Je propose de la laisser réfléchir à cette proposition.
Puis notre rencontre se poursuit sur un ton plus léger, Marie et son amie évoquent leurs souvenirs d’enfance.

Le samedi suivant, Marie nous confirme son souhait de recevoir ce sacrement, rendez vous est pris pour le jeudi suivant. Sa filleule viendra de province pour cette occasion.
Elle semble aller mieux, a moins besoin d’oxygène : il semble que le nouveau traitement qu’elle prend lui réussisse.

Le jeudi arrive, Marie est assise dans son lit, bien coiffée, et attend visiblement ce moment avec impatience, on la sent émue. Nous sommes 5 dans la chambre autour d’elle. Notre temps de prière se déroule dans une ambiance recueillie, paisible.
Nous partageons des intentions de prière, Marie prend aussi la parole, elle est très présente, vit ce moment intensément.
Quand nous quittons Marie, elle nous remercie avec un large sourire, paraît apaisée.
Dans les jours qui ont suivi, l’état de santé de Marie s’est amélioré, elle a même retrouvé une certaine gaieté.

Marie a parcouru un vrai chemin pendant ces quelques semaines, colère, révolte, tristesse, abattement, se sont succédé et l’onction des malades en a été une étape importante ; elle a sans doute contribué à lui apporter une certaine paix dans l’épreuve qu’elle a traversée.

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