Celui qui donne Homélie 27° dimanche du temps ordinaire A (8.10.2017)
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Dimanche 8 octobre 2017 27° dim TO A St PP Colombes
Celui qui donne
C’est le 3° dimanche de suite où il est question de la vigne, avec des points d’insistance différents à chaque fois. Si vous discutez un vigneron, vous verrez que les vendanges ne sont pas sa seule période de travail. La vigne demande des soins toute l’année. Dieu notre Père aime passionnément sa vigne. Il y passe beaucoup de temps. La description qu’en fait le prophète Isaïe est magnifique. Elle lui donne aussi des soucis. Il la protège des agressions des voleurs, de certaines intempéries et catastrophes naturelles : un orage de grêle qui détruira les petits grains, le mildiou, l'oïdium, …

Comme disciples de Jésus, avec nos vies parfois cabossées, nous sommes en formation continue. De même que le vigneron et les ouvriers apprennent à prendre soin de la vigne toute l’année pour qu’elle puisse produire de beaux fruits, de même le peuple à qui cette vigne est confiée depuis la Pentecôte doit sans cesse se perfectionner, approfondir sa foi, sans se contenter de ce qu’ils ont appris quand ils étaient enfants. Si les vignerons ne le font pas, les

sarments poussent dans tous les sens, s’ils ne sont pas taillés, la sève perd de sa force et de sa vigueur, les grains de raisin seront petits. Ils pourriront si on tarde à les ramasser. Pour nous qui sommes disciples du Christ, le Fils qui a été envoyé par le Père et qui a été mis à mort comme les prophètes envoyés avant lui, il fait de nous des disciples-missionnaire avec 5 vitamines :

- la vitamine A comme l’Adoration, la prière, la louange, pour être reliés à Dieu
- la vitamine B comme la Boisson quand on a soif, c'est-à dire la formation qui vient combler notre soif sur Dieu, sur Jésus, l’Esprit Saint, la vie chrétienne, l’Eglise
- la vitamine C comme la Convivialité, la Communauté, la Communion entre les personnes, le partage en petites équipes
- la vitamine D comme la Diaconie, le Dévouement, le service des autres
- la vitamine E comme l’Evangélisation, le témoignage, le rayonnement.
Pour la nouvelle nation à laquelle cette vigne est confiée pour produire du fruit, la tentation reste la même que pour ceux de la parabole : se comporter non pas comme des ouvriers au service de la vigne et de Dieu, mais comme le propriétaire en la lui volant : ils prennent et volent non seulement le fruit de la vigne, ce qu’a rapporté la vente, mais aussi, en tuant l’héritier, la vigne elle-même. Dieu avait donné, il avait fait confiance. Comment recevons-nous ce que le Seigneur nous donne ? Comment l’accueillons-nous ? Comme un droit ? Comme un dû ? Comme un cadeau ? Comme un don ? Comme une grâce ? Et au-delà de la vigne, c’est toute la création et l’humanité qui nous sont données par Dieu. Le pape François le rappelle

avec force dans l’encyclique Laudato Si’. Il décrit les déséquilibres introduits par les hommes qui sont venus casser l’harmonie. Et il constate aussi que lorsque l’on veut corriger par nous-mêmes cela crée d’autres déséquilibres. Il dénonce aussi le fait que de nombreuses décisions se prennent sur des critères de rentabilité financière à court terme sans se soucier des conséquences à moyen et long termes pour les jeunes et les générations futures qui devront en subir les conséquences. Tel le prophète Amos, François fait remarquer que les plus pauvres sont les victimes du système sur plusieurs plans, car ils n’ont pas les moyens de peser sur les décisions. Ils ne sont ni à Bruxelles, ni à New York, ni à la Défense. Il décrit aussi différents moyens et des décisions qui peuvent être prises au niveau individuel, familial, local, régional, national, continental ou mondial pour changer et éviter d’aller dans le mur encore plus vite.

Pour les lycéens qui se préparent à la Confirmation qui sont parmi nous ce matin, c’est le même problème : comment vont-ils accueillir le St Esprit, le DON de Dieu. Je Le reçois et je cours ensuite le plus loin possible ? Je Le reçois et je l’étouffe en me laissant parasiter par tout ce qui est sans intérêt, tout ce qui disperse et empêche d’être soi ? Ou je L’accueille comme l’Amour de Dieu présent en moi, comme le Souffle qui vivifie et sanctifie de l’intérieur ? Je L’accueille comme Celui qui m’aide à grandir et à comprendre ce qui est bon, vrai, juste, pur et beau ? Je L’accueille comme la troisième Personne de la Trinité avec autant de respect que le Corps du Christ quand je vais communier à la messe ? Je L’accueille pour qu’il fortifie en moi la dimension d’apôtre, d’envoyé, de porteur de l’Evangile.
Avec l’Equipe d’Animation Pastorale et beaucoup d’entre vous qui encouragez l’Equipe Valmy qui a suivi quotidiennement ce Chantier, nous attendons tous qu’il puisse se passer de belles choses dans la Maison paroissiale St Jean-Paul II : j’en ai déjà vu de beaux fruits à travers ce qui s’y vit d’essentiel : les enfants du catéchisme ont trouvé que les locaux étaient très beaux et propres et qu’ils n’entendaient pas parler de Jésus de la même façon, les lycéens de l’Aumônerie ont prié dans un climat de silence et de recueillement dans le nouvel oratoire, les adultes qui ont été confirmés le 11 juin dernier et qui ont décidé de continuer à se réunir cette année autour d’un parcours biblique avec Gérard, l’un des diacres, ont trouvé que l’oratoire était très priant, qu’il favorisait l’intériorité et le recueillement, les invités du Parcours Alpha aux deux soirées qui ont déjà eu lieu ont été agréablement marquées par la beauté des lieux qui sont accueillants, pratiques, lumineux et fonctionnels.
J’ai un Ami, nous avons un Ami qui a de grandes attentes pour sa vigne : même s’il y a des déceptions par rapport aux attentes, aux objectifs qu’on s’était fixés, notre Ami est plein d’espérance car il est patient. Quelles sont mes attentes pour l’avenir ? Quelles sont mes espérances pour moi, pour ma famille, pour notre Eglise, dans mon travail, dans mes engagements associatifs ?
Is 5, 1-7 ; Ps 79 ; Ph 4, 6-9 ; Mt 21, 33-43
P. Olivier Joncour