Chasse au trésor et filet protecteur Homélie 17° dim TO A (30.07.2017)
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Dimanche 30 juillet 2017 17° dim TO A St EH et St PP, Colombes
Chasse au trésor et filet protecteur
Les deux derniers dimanches, nous avons entendu les quatre premières paraboles sur le Royaume des cieux du chapitre 13 de l’évangile selon St Matthieu. En ce premier jour de la semaine, nous venons d’écouter les trois dernières, ce qui fait un total de 7.

Commençons par les deux premières paraboles : l’homme qui a découvert un trésor caché, qui vend tout pour acheter le champ où est ce trésor, et le marchand qui a trouvé une perle de grande valeur, qui vend tout pour acheter cette perle. Le Royaume des cieux est donc une réalité présente dans notre monde. Il n’est pas visible immédiatement : il est caché. Il faut décider de se mettre en recherche, du temps, de la patience et de la persévérance pour le trouver. Les deux paraboles nous montrent que c’est possible. Ce que nous comprenons aussi, c’est qu’il est précieux, qu’il a une valeur qui mérite qu’on

vende tout ce qu’on a pour acheter le champ où le trésor est caché, ou la perle de grande valeur. Notons aussi, que nous sommes tous à égalité, riches ou pauvres : le prix à mettre dépend en fait de ce que nous avons, auquel il faut renoncer pour acheter ce bien encore plus précieux : si tout ce que tu as vaut 100, donne ces 100 ; si tout ce que tu possèdes vaut 500, donne les 500. Si c’est 1000, donne les 1000. La question est : comment vais-je me situer face au Royaume que j’ai découvert : Est-ce que je me mets à sa recherche ? Et quand je l’ai découvert, qu’est-ce que je fais ? Faisons-nous la différence d’avec tout le reste ? Et nous savons qu’il y a des résistances en nous ! Rappelons-nous l’épisode du jeune homme riche qui respecte tous les commandements, qui veut suivre Jésus qui lui demande de tout vendre et de donner l’argent aux pauvres et qui, finalement, s’en va tout triste (Mt 19, 16-30).

Pour la troisième et dernière parabole, celle du filet que l’on jette dans la mer, l’aspect mis en valeur est différent : il n’y a rien à faire, surtout ne pas essayer d’éviter le filet. Beaucoup pensent qu’on est plus libres en restant en dehors du filet, en restant nager dans la mer ou l’océan. En fait, en dehors du filet du Royaume, il y a plus de dangers qu’on ne le croit ou qu’on ne l’imagine. Ce filet est vraiment très différent des autres : il n’emprisonne pas. Ce n’est pas un piège. Au contraire, il protège les petits poissons que nous sommes de prédateurs méchants et plus gros. Jésus, comme dans la parabole du bon grain et de l’ivraie nous met aussi en garde : il y a des méchants au milieu des justes. Etrangement, alors que dans les deux premières paraboles, il était question d’un homme et d’un négociant, ici rien n’est dit sur le pécheur qui jette le filet dans la mer. Cette parabole n’est pas sans nous évoquer des récits de pêche miraculeuse sur le Lac de Tibériade après que les disciples n’aient rien pris de nuit et que Jésus leur ait donné l’ordre de jeter le filet (Lc 5, 1-11 ; Jn 21, 1-8). On se rappelle que, c’est à la suite de cet événement, que Jésus a annoncé à Simon-Pierre qu’il ferait de lui un « pêcheur d’hommes » (Mt 4, 19). Ce pêcheur, ce sont donc Simon-Pierre et les apôtres pour l’Eglise primitive. Ce sont leurs successeurs, les évêques qui ont pris la suite, avec leurs collaborateurs que sont les prêtres. C’est aussi tout baptisé qui a reçu ce mandat missionnaire le jour de son baptême : « Allez donc ! De toutes les nations, faites des disciples. » (Mt 28, 19a) Celui qui est disciple de Jésus prend conscience que ce trésor, que cette perle précieuse, il veut permettre à d’autres de le trouver après l’avoir cherché. C’est cela être disciple et missionnaire.

Cet été, lisons le premier texte du Pape François intitulé « La Joie de l’Evangile ». C’est facile à lire. C’est LA feuille de route de son pontificat, pour la mission de l’Eglise et notre paroisse. Je cite : « Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Église et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation. […] Cette conviction se transforme en un appel adressé à chaque chrétien, pour que personne ne renonce à son engagement pour l’évangélisation, car s’il a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions. […] Nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires », mais toujours que nous sommes « disciples-missionnaires ». Si nous n’en sommes pas convaincus, regardons les premiers disciples, qui immédiatement, après avoir reconnu le regard de Jésus, allèrent proclamer pleins de joie : « Nous avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41). La Samaritaine, à peine eut-elle fini son dialogue avec Jésus, devint missionnaire, et beaucoup de samaritains crurent en Jésus « à cause de la parole de la femme » (Jn 4, 39). Saint Paul aussi, à partir de sa rencontre avec Jésus Christ, « aussitôt se mit à prêcher Jésus » (Ac 9, 20). Et nous, qu’attendons-nous ? » (EG 120) « Aujourd’hui, dans cet ‘allez’ de Jésus, sont présents les scénarios et les défis toujours nouveaux de la mission évangélisatrice de l’Église, et nous sommes tous appelés à cette nouvelle “sortie” missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile. » (EG 15) « L’Église “en sortie” est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent. » (EG 24) Savez-vous que l’intention de prière du Pape François de juillet est « pour nos frères et sœurs qui se sont éloignés de la foi [et de l'Eglise] afin qu’ils redécouvrent, par notre prière et notre témoignage évangélique, la présence du Seigneur riche en miséricorde et la beauté de la vie chrétienne » ?

En conclusion, certains parents qui appellent « mon trésor » un de leurs enfants ou leur conjoint, et ceux qui pensent que « Trésor » (Lancôme) n’est que le nom d’un parfum sont obligés de revoir leur priorité et la hiérarchie de leurs appellations : en réalité, nous ne devrions réserver ce titre qu’à Jésus qui attire à lui ceux qui n’ont pas l’orgueil de penser qu’ils peuvent vivre sans Lui.
1 R 3, 5.7-12 ; Ps 118 ; Rm 8, 28-30 ; Mt 13, 44-52
P. Olivier Joncour
Intention de prière du Pape François (Juillet 2017) : Pour nos frères et sœurs qui se sont éloignés de la foi afin qu’ils redécouvrent, par notre prière et notre témoignage évangélique, la présence du Seigneur riche en miséricorde et la beauté de la vie chrétienne.