Jésus incarne l'amour des ennemis Homélie 7° dim TO A (19.02.2017)

Dimanche 18 février 2017 7° dim TO A St PP Colombes

  Jésus incarne l'amour des ennemis

C’est du lourd ! c’est du costaud, ce dimanche. Nous venons d’entendre dans le discours de Jésus sur la montagne la suite et la fin de son commentaire de certains des Dix commandements de la Loi de Moïse. Vous avez appris : … , moi je vous dit : … Jésus fait passer un cap, il fait franchir une marche de plus.

Caïn et AbelOn vous a dit : ‘Œil pour œil, dent pour dent.’ Il est question de justice et de vengeance. Quand on ouvre les premières pages de la Bible, dès le chapitre 4 de la Genèse, entre les deux frères Caïn et Abel, la jalousie de l’un par rapport à l’autre. Quand il y a un gêneur, et qu’il y a un problème, on fait tout pour l’éliminer, pour le faire disparaître, jusqu'à tuer. Plus de problème. Œil pour œil, dent pour dent. C’est la loi du talion, c’est une première étape pour réguler la violence. Dans la manière de rendre la justice ou de se faire justice, il est posé l’interdit d’aller au-delà de ce que j’ai subi. Il s’agit de ne pas faire plus qui ce qu’on a subi, de ne pas ajouter de la violence à la violence, du mal au mal. Il nous demande de rompre l'escalade du mal et de la violence.

Aimez vos ennemis Cet ennemi, ce n’est pas celui que j’ai choisi comme ennemi, celui dont j’ai décidé qu’il est mon ennemi. C’est celui qui me persécute, celui qui me veut du mal, qui me fait du mal.

Jésus invite ses disciples à dépasser la Loi de Moïse, la logique du permis et du défendu pour nous faire entrer dans une Morale de relationéthique et une morale de la relation. C’est ce que le Seigneur donne déjà dans le livre du Lévitique : Tu n'auras aucune pensée de haine contre ton frère. Mais tu n'hésiteras pas à réprimander ton compagnon, et ainsi tu ne partageras pas son péché. C’est ce qu’on appelle « la correction fraternelle » (cf Mt 18, 15-18), pour laisser une chance à cette personne, pour qu’elle ne reste pas enfermée par ce mal. Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. C’est une invitation à pardonner, à renouer une relation qui avait été brisée, à libérer la personne qui m’a fait du mal.
Quelle motivation peut nous permettre de vivre selon cette logique du Royaume des cieux ? On pourrait essayer de le faire en comptant sur nos seules forces et sur notre volonté. Dans ce cas, ce serait sans le Seigneur ! C’est l’extrait de la première lettre de St Paul aux Corinthiens qui nous indique un chemin et la réponse. L'Esprit de Dieu habite en nous. C’est seulement en laissant agir l’Esprit qui sanctifie que c’est possible. C’est Lui qui nous ajuste sur le Seigneur, Lui qui nous forme pour que nous devenions ce qu’Il veut que nous soyons. Alors quel esprit allons-nous laisser vivre dans notre cœur ? L’Esprit qui unifie, qui relie, qui nous garde en communion les uns avec les autres ? Ou l’esprit de division, l’esprit d’orgueil ?
Je vous invite à relire et méditer cette semaine ce passage de l’Evangile en pensant à ce que Jésus lui-même a vécu pendant sa Passion à Jérusalem (Mt 26-27). C’est un portrait du Christ souffrant lors de son jugement. Lors de sa passion, Jésus a été giflé sans répondreN’est-il pas celui qui a été fouetté et giflé et qui n’a pas répondu à la violence par la violence, physique, verbale ou morale. N’est-il pas celui à qui on a fait un procès et à qui on vêtu d’une tunique pour se moquer de lui ? N’est-il pas celui pour qui on a réquisitionné Simon de Cyrène pour aider Jésus à porter sa croix alors qu’il était déjà tombé à terre plusieurs fois ? N’est-il pas Celui à qui nous demandons de nous aider à porter nos fardeaux, nos croix car il nous propose de prendre son joug ? N’est-il pas Celui qui a continué à aimer ses persécuteurs, ceux qui l’ont trahi, ceux l’ont fait arrêter, qui l’ont jugé arbitrairement, qui ont fait de faux témoignages, les pharisiens et les chefs des prêtres dont il a espéré jusqu’au bout qu’ils Le reconnaissent, qu’ils changent ? N’est-il pas Celui qui a prié sur la croix en disant : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23,34) ?

Lv 19, 1-2.17-18 ; Ps 102 ; 1 Co 3, 16-23; Mt 5, 38-48

P. Olivier Joncour

i tu parles mal de ton frère, tu tues ton frère. Chaque fois que nous le faisons, nous imitons ce geste de Caïn, le premier meurtrier de l’histoire. Les médisances glissent toujours […]

i tu parles mal de ton frère, tu tues ton frère. Chaque fois que nous le faisons, nous imitons ce geste de Caïn, le premier meurtrier de l’histoire. Les médisances glissent toujours […]

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