Partage tes bonnes nouvelles Homélie 25° dim TO C (18.09.2016)
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Dimanche 18 septembre 2016 25° dim TO C Messe de rentrée de l’Aumônerie
Partage tes bonnes nouvelles !
Après les 3 paraboles de Jésus sur la miséricorde qui cherche et retrouve ce qui est perdu, ce qui donne une très grande joie à partager avec ses amis et ses voisins, - Et ça, c’est déjà une bonne nouvelle ! – j’en ai une autre qui date de la messe hier soir : une dame de plus de 80 ans qui n’était pas entré à l’église depuis 52 ans est venue communier parce qu’elle avait reçu le pardon pour une chose dont elle se disait qu’elle ne serait pas pardonnée
Donc, après ces paraboles, on a l’impression que Jésus a pété un plomb : il fait l’éloge d’un gérant malhonnête qui, avant de se faire virer, diminue les dettes des clients de son maître, pour s’en faire des amis pour la suite. Si vous êtes un client dont la dette est allégée, vous vous frottez les mains : au lieu de 100, vous ne devez plus que 50 ou 80. Par contre, si vous êtes le maître, vous en avez gros sur le cœur. Le gérant, vous lui faisiez confiance. Vous lui aviez délégué une grande partie de votre pouvoir et il vous trahit. N’est-ce pas ce qui est arrivé à Jésus, et pas qu’une fois : avec Judas qui l’a vendu pour 30 deniers, avec Simon-Pierre qui l’a renié trois fois avant que le coq ne chante ! Qui peut se prétendre digne de confiance ? Il y en a même qui dise une chose un jour, et le contraire le lendemain ! Et quand il y a de l’argent dans l’affaire, c’est pire encore ! Dès que l’argent n’est plus un moyen, car il est devenu un but, il fausse tout : la valeur des choses, les relations, … Il corrompt et chosifie les personnes. Peut-on tout acheter ? Non, car tout n’est pas à vendre. Ce qui est donné ne peut être acheté. Quand des hommes en traitent d’autres ou des femmes comme du bétail, Dieu attend de nous que nous réagissions, que nous ne laissions pas la barbarie s’installer, que nous poussions un coup de gueule : « Maintenant, ça suffit ! » Sinon, il arrivera à nouveau ce qu’un pasteur allemand, Martin Niemöller (1892-1984), a écrit pendant la seconde guerre mondiale : « Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit car je n’étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit car je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit car je n’étais pas juif. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai rien dit car je n’étais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait personne pour protester. » Et s’il n’y a personne, celui qui nous attendait, n’est-ce pas Dieu lui-même, lui qui prend la défense de la victime, du persécuté : de la poussière, il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre. Et combien d’autres psaulmes le disent ! Ne dénonce-t-Il pas les injustices de celui qui se croit tout permis (cf Amos). Nous sommes parfois lâches, faibles, nous manquons du courage de celui qui dit la vérité qui dérange.
Quand une chaîne de télévision choisit comme slogan « Partageons des ondes positives » (TF1), on a envie de signer des deux mains. Les responsables de niveau de l’Aumônerie ne se sont pourtant pas inspirés de ce slogan pour le thème d’année. Par contre, quand pendant une semaine, j’ai vu l’affiche de la mini-série « La vengeance aux yeux clairs », je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui ne va pas ! Quand on rapproche le slogan et le titre, on en conclut que la vengeance est une onde positive. Non et non ! La vengeance est un poison. La vengeance court-circuite la justice humaine. Je pense que les producteurs et les publicitaires de TF1 n’ont pas entendu parler de l’Année de la Miséricorde, car nous servir un tel titre alors que nous sommes à 2 mois de la fin de l’Année de la Miséricorde, c’est qu’ils n’ont vraiment rien compris, ou c’est vraiment que nous sommes à contre-courant dans l’Eglise. Et là le courant est fort. Nous sommes comme des saumons qui veulent remonter vers la source alors que le courant les entraîne vers la mer. Il faut une vraie force intérieure et physique pour remonter le courant. Dans une actualité difficile et morose, quand une très grande majorité de média servent des faits divers à longueur de journée, à l’Aumônerie, cette année, nous voulons partager nos bonnes nouvelles, our good news, eu angelia mas, en grec, nuestras buenas noticias en espagnol, evangelia nostris, en latin. Cela va nous demander d’éteindre nos écrans d’infos en continue et surtout de cultiver un regard lumineux pour voir ce qui est beau, bon, vrai, bienveillant autour de nous. Et surtout de le partager. Vous l’avez peut-être vu d’ailleurs, Dieu le Père a liké la page Facebook de l’Aumônerie de Colombes. Il a même laissé un commentaire : « Avec les encouragements de mon Fils ! » A chacun de nous, le Seigneur dit : « Je t’aime, même si tu as du mal à t’aimer. Je crois en toi, même si tu manques encore de confiance en toi. … »
A ceux qui veulent entrer dans l’Eglise, vous vous rendez compte qu’il n’est pas facile de devenir chrétien. Cela prend du temps. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. A certains moments, nous croyons totalement, et vraiment avoir choisi Dieu, et pourtant nous lui préférons l’argent, en sachant que ce n’est pas cet argent qui nous rendra vraiment heureux.
1 Tm 2, 1-8 ; Ps 112 ; Lc 16, 1-13
P. Olivier Joncour
Entrée en catéchuménat de 8 jeunes