Le Roi Homélie Christ-Roi de l'Univers B (22.11.2015)

Dimanche 22 novembre 2015 Christ-Roi de l'Univers B, St Pierre St Paul, Colombes

Le Roi

Exposition "le Roi est mort" au Chateau de Versailles ; Louis XIVIl y a 300 ans, le roi Louis XIV est mort, le Roi-Soleil s’est éteint. A cette occasion, le Château de Versailles organise une grande exposition. Lui dont le règne a battu des records de longévité. Lui dont la domination et la royauté n’ont pas eu beaucoup d’égale n’était cependant pas celui annoncé par le livre de de Daniel. Car le Fils d’Homme dont il est fait le portrait a une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. Ces deux caractéristiques, l’éternité et la pérennité, place ce roi du côté de Dieu. Et c’est bien ce que Jésus confirme dans son dialogue avec Pilate, s’il est effectivement bien ce roi à qui Dieu a donné domination, gloire et royauté. Pour comprendre comment Jésus est roi de l’univers, nous devons abandonner tous exemples humains de roi que nous connaissons. Ma royauté n’est pas de ce monde. Ma Royauté n’est pas d’ici, a dit Jésus à Pilate

Revenons en arrière. Après s’être installées en Canaan, les douze tributs d’Israël, ont voulu être comme tous les autres peuples de la terre, notamment en voulant qu’un roi règne à leur tête. Pour être comme tous les autres. René Girard, philosophe du désir mimétique et de la violence ; bouc émissaireLe désir des autres conditionne, fait naître notre propre désir, disait le grand philosophe français René Girard. Le besoin de faire comme les autres, d’être comme eux. Et Dieu n’a pas voulu. Malgré les insistances du peuple, il a refusé plusieurs fois parce que, pour le Seigneur, Son peuple était différent des autres. Il était celui qu’Il avait choisi. Devant tant d’insistance, Dieu a craqué et abdiqué. Il a accepté à condition que ce roi soit le représentant de Dieu, non pas son général, mais son lieutenant, c’est-à-dire celui qui le représente, celui qui tient lieu de Dieu sur terre en étant au service du peuple.
Jésus nous donne un indice sur la manière dont il conçoit et vit sa manière d’être roi : je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quelle est cette vérité ? Elle est bien différente de celle des philosophes. C’est la vérité sur Dieu et sur l’être humain. Vérité sur Dieu, car nous le savons tous, chacun peut se faire soin petit dieu, à son image, selon ses propres idées. Ou récupérer le nom de dieu pour tout faire, tout justifier, jusqu’à la barbarie et l’innommable. Au-delà de ses fausses représentations, de ses idoles, Dieu se révèle, s’auto-manifeste, nous dit Qui Il est. Vérité aussi sur l’Homme tel que Dieu désire qu’il devienne. Car là aussi nous sommes en chemin : chacun personnellement et toute l’humanité. Il y a des avancées et des reculs : face à la barbarie aveugle, mortifère et mortelle, nous avons été témoins d’actes forts de solidarité et de générosité qui n’ont pas de prix !
vérité OrwellJésus nous invite à choisir la vérité : il est des mensonges que l’on commence à raconter et dont on ne sait plus comment en sortir. On est piégé, englué, embourbé. Il est des moments, au contraire où, même s’il est facile de mentir, nous choisissons de dire la vérité.
Comment est-ce que je parle des autres ? Est-ce que je dis des choses fausses sur les autres ? Est-ce que je colporte des rumeurs, répète des informations fausses répétées sans les avoir vérifiées ? Ai-je accusé quelqu’un à tort ? Est-ce que je divise par des paroles, des paroles de mort ? Ou au contraire, est-ce que je recrée des liens, est-ce que j’encourage ? Quand est-ce que je bénis, je dis du bien des autres, même en leur absence ?
Qu’est-ce que je dis aux autres de ce qu’ils sont ? A l’adolescence, les parents ont tendance à ne dire à leurs enfants que ce qui ne va pas. Et leurs enfants les trouvent injustes car leurs parents semblent aveugles sur ce qui va bien ou ce qui va mieux.
Qu’est-ce que les autres disent sur moi ? Même si nul n’est parfait, si nous écoutons bien les autres, ils nous disent parfois des aspects importants de ce qui fait notre personnalité, non seulement des limites et des défauts, mais aussi des qualités que nous avons parfois du mal à voir nous-mêmes sur nous.

« Dis, Maman, quand viendra le Fils d’Homme dont parle le livre de Daniel ? Quand est-ce que le Vieillard, Dieu le Père, donnera domination, gloire et royauté pour qu’il arrête avec ses super pouvoirs les méchants qui veulent tout casser et qui font du mal aux autres ? » Ce que demandait cette petite fille, c’est : « Quand est-ce la fin de cette histoire de la violence ? » Nous l’ignorons, mais cela viendra comme l’annonce le prophète Isaïe lorsque le loup et l’agneau seront ensemble, lorsque le serpent ne mordra pas le jeune enfant (cf Is 11,6.8). D’ici là, notre seule arme, c’est la prière pour les victimes, leurs familles et demander au Seigneur qu’il touche le cœur des violents qui n’ont trouvé que ce langage pour s’exprimer.

Dn 7, 13-14 ; Ps 92 ; Ap 1, 5-8 ; Jn 18, 33b-37
P. Olivier Joncour

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