Jésus, l'homme-Dieu libre Homélie 13° dim TO B (28.06.2015)

13° dimanche TO B 28 juin 2015 SESH Colombes

Jésus, l'homme-Dieu libre

Dans ces deux guérisons, nous voyons la liberté de Jésus dans plusieurs domaines : par rapport aux femmes, par rapport à la maladie et à la mort, par rapport à la loi, et par rapport au protocole. Jésus nous fait parcourir un itinéraire de foi où ce qui est donné fait renaître et revivre.
1) Jésus est libre par rapport aux femmes.
Rappelons-nous les femmes si nombreuses qu’il rencontre dans les évangiles : la belle-mère de Pierre qu’il guérit, la Samaritaine qui devient apôtre des Samaritains (Jn 4), la Cananéenne qui a faim et qui se nourrit des miettes de pains qui tombent de la table, la femme adultère à qui il ne jette pas de pierre et qu’il pardonne (Jn 8), les prostituées dont il annonce qu’elles entreront en premier dans le Royaume, la femme pécheresse qui lui verse un parfum très précieux sur les pieds et qui les essuie avec ses cheveux (Jn), Marie de Magdala qu’il délivre de 7 démons et à qui il apparaît en premier le jour de Pâques avant de l’envoyer auprès des apôtres (Jn 20). Il y aussi cette jeune fille malade en train de mourir, et la femme qui se vide de son sang.
Alors que "la tactique du diable" (CS Lewis) est de nous enfermer dans un certain type de rapports entre homme et femme, de séduction, de domination, d’égalité des droits, Jésus institue des rapports de confiance, de gratuité, de grâce.
2) Jésus est libre par rapport à la maladie et à la mort.
Jésus saisit la main de la fille de JaïrePlus d’une fois, Jésus touche les corps malades et handicapés. Il prend la main et relève la belle-mère de Pierre. Ici, il saisit la main de la fille de Jaïre qui est morte. Ce n’est pas tout : l’aura de Jésus n’empêche pas que les personnes puissent être très proches de lui : ici, pas de garde du corps qui empêche la rencontre : dans ce bain de foule, une femme arrive à toucher son vêtement. Ni la maladie ni la mort ne font peur à Jésus : il réveille et relève de la mort l’adolescente, il guérit la femme qui ne peut devenir mère. Il lui donne une parole de salut et de paix intérieure.
la tactique du diableAlors que la tactique du malin est de nous faire penser que Jésus ne peut rien pour nous si bien que nous en concluons qu’il ne faut rien lui demander, Jésus nous montre non seulement qu’il ne faut pas hésiter à lui demander, mais que les manières de le faire sont multiples : directement, sans un mot et subrepticement comme la femme ; par l’intermédiaire d’un autre. Quel que soient notre âge et la situation, Jésus peut agir pour nous.
3) Jésus est libre par rapport à la loi :
Il dépasse les catégories du pur et de l’impur, du permis et du défendu. En effet, en touchant Jésus, la femme aux pertes de sang qui est impure du point de vue des catégories juives communique à Jésus son impureté, comme lorsqu’une personne touche un mort. Parce qu’il est question de vie ou de mort, ce qui compte dans la nouvelle alliance, ce n’est plus la loi, mais la grâce donnée, la grâce reçue avec le présupposé de la foi : à partir de la foi de Jaïre, Jésus agit de façon active, volontaire, en toute conscience ; à partir de la foi agissante de la femme, Jésus a fait le constat qu’une force était sortie de lui et, elle, que son hémorragie s’était terminée. Jésus n’a rien décidé, ni maîtrisé. Cela s’est passé contre sa volonté. En permettant ensuite à la femme de témoigner de sa démarche, de raconter ce qu’elle a vécu et reçu, Jésus vient confirmer de façon consciente et volontaire ce qui s’est passé : ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal.
4) Jésus est libre par rapport au protocole :
Il autorise un nouveau code de bonne conduite. La femme est sortie du formalisme rigide. Elle sort du cadre d’une logique procédurière qui encadre la demande dans un formulaire précis avant qu’on l’étudie, qu’on juge de sa pertinence et de son intérêt avant de décider et d’agir en sa faveur.
Alors que la tactique de satan est de nous faire penser que notre demande sera exaucée si nous y mettons les formes et le prix en négociant ou en pensant à ce qui doit se faire, Jésus permet une liberté infinie : même si je n’ai pas les codes, même si je n’ai pas les mots, même si je n’ai pas les gestes que le manuel du bien-savoir prier exige, il ne se formalise pas.
pélé des pères à VézelayPour conclure, la démarche de Jaïre auprès de Jésus me fait penser à tous ces pères qui vont participer au pélé à Vézelay ou dans un des trente autres lieux. Comme les mères, combien ont fait ou feront l’expérience que le Seigneur Jésus entend et exauce leurs demandes, y compris celles auxquelles ils ne croient pas totalement tant l’attente est énorme et folle à vue humaine. Il me revient ce qu’une mère qui ne pouvait pas marcher et qui a participé à la formule sédentaire, m’a dit : « nous ne confions pas suffisamment nos prières aux autres, alors que notre prière commune est tellement puissante ». Soyons sûrs que même si nous ne présentons pas à Dieu notre prière à voix haute, nous devrions pouvoir compter sur celle des autres qui repartent de la messe avec celle(s) que j’ai présentée(s).

Sg 1, 13-15 . 2, 23-24 ; Ps 29 ;  2 Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43
P. Olivier Joncour

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