Rupture de tradition Homélie 22° dim TO B 2012.09.02

Dimanche 2 septembre 2012 22° dim TO B St Pierre St Paul de Colombes

 

Rupture de tradition

 

Arrêtons-nous aujourd’hui sur trois aspects essentiels : les mains, le cœur et le peuple.

 

Les mains
se laver les mainsLes scribes et les pharisiens  s’étonnent que les disciples de Jésus ne se soient pas lavés les mains avant de prendre leur repas, si bien qu’elles sont impures. La prescription liée au rituel juif de la pureté avait sans doute une origine hygiénique. Il semble oublié, en tout cas, il n’est pas respecté.
Il y a des jours où on a les Mains sales (Sartre, 1948), après avoir accompli une sale besogne. Rappelons-nous Pilate qui se lave les mains lors du procès de Jésus pour se désolidariser de la décision du peuple de relâcher Barabbas, une décision qu’il regrette et désapprouve. Le prêtre se lave aussi les mains après avoir présenté à Dieu le pain et le vin. Mais là, le geste a une autre signification. Les paroles que le prêtre dit souvent à voix basse en donnent le sens : « Lave-moi de mes fautes, Seigneur. Purifie-moi de mon péché. » avec ses mains, faire un trône pour accueillir le Corps du ChristSous-entendu, pour que je sois dans les bonnes dispositions intérieures et extérieures pour célébrer cette Eucharistie. Ces mêmes mains que chacun pourrait laver avant de venir à la messe pour que le trône que nous faisons lors de la communion soit digne, beau et l’expression de notre respect pour Celui dont nous accueillons le Corps eucharistique.
            Les mains ouvertes ou les mains fermées. Nos mains révèlent souvent notre cœur : les mains d’un cœur endurci sont fermées, dures comme un coup de poing. Ou lorsque nous avons ruminons des pensées sombres. Les mains d’un cœur généreux, au contraire, sont ouvertes, prêtes à recevoir des autres et du Seigneur, notamment tous les dons les meilleurs, les présents merveilleux qui viennent d’en haut, à commencer par la Parole de Dieu semée en nous. Mais aussi ouvertes pour donner et partager.

 

Le coeur
Dans la Bible, le cœur est le lieu intime de la rencontre avec le Seigneur. Bien plus qu’un muscle qui permet de vivre et d’irriguer de sang tout notre corps, c’est le lieu où nous prenons les grandes décisions qui engagent notre vie. Très souvent, le cœur forme un couple avec les reins, dans la mesure où, seul Dieu sonde les reins et les cœurs, ce qui est invisible pour l’homme.
le Sacré Coeur de JésusNous connaissons la dévotion au Sacré Cœur de Jésus. Au-delà des représentations artistiques qui nous plaisent ou non, c’est avant tout l’Amour de Dieu qui nous est donné à voir, c’est l’amour qui pardonne qu’il nous est donné à contempler, même sans aller à Paray-le-Monial, même sans nous rendre dans la cité du Sacré Cœur où Ste Marguerite-Marie a eu des apparitions du Christ au XVII° siècle. Jésus lui a révélé « ce Coeur qui a tant aimé les hommes ». C’est pourquoi, il est si important de prendre du temps pour vivre un vrai Cœur à cœur avec le Christ. Il n’y a de lui seul que nous pouvons apprendre ce que c’est que d’aimer jusqu’au bout (Jn 13) ! Pour éviter l’infarctus, il est important de se nourrir correctement – « qui mange ma chair et boit mon sang, dit Jésus, a la vie éternelle » (Jn 6) – mais aussi de faire une activité physique – mettez la Parole en application, ne vous contentez pas de l’écouter. Il faut muscler son cœur et éviter d’avoir recours à toute chirurgie cardiaque.

 

Le peuple de Dieu :
Moïse fait découvrir au peuple d’Israël qu’en mettant en pratique les prescriptions du Seigneur, il devient le reflet de Dieu pour les autres peuples. C’est ce que Jésus dénonce en son temps : ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. Vivons-nous une religion de la morale, moralisante, moralisatrice ou une religion de la relation, d’une part avec le Seigneur, d’autre part avec les hommes nos semblables, basée sur l’amour ? Quand nous menons une vie bonne, est-ce que cela vient seulement de nous ou de Dieu ?
Ce qui ne vient que de l’homme n’est pas forcément ajusté sur Dieu. C’est souvent le rejet de la vie, de l’amitié, de la relation respectueuse, digne et juste, refus de la vérité, de la beauté, de la bonté, … L’écart entre le bien que nous voulons faire et le mal que nous faisons parfois, c’est notre péché.
 

Soins chez l'esthéticienneAcosmétiques pour hommesujourd’hui, on soigne beaucoup son apparence, on prend soin de son corps. Les femmes vont chez l’esthéticienne. La vente des produits cosmétiques pour homme est en hausse. N’en restons pas qu’à l’extérieur, faisons-nous une beauté intérieure ! Débusquons les pensées perverses. Demandons le pardon de Dieu pour faire le grand ménage.
La Parole de Dieu et les sacrements sont comme l’huile ou le karité qui adoucit et assouplit la peau, qui guérit les cœurs qui désespèrent d’eux-mêmes. Demandons au Seigneur de venir nous reconfigurer, de nous former sans nous déformer pour que nos actes révèlent notre cœur et Le révèlent au monde : « Où est ton trésor, là est aussi ton cœur. » (Mt 6,21)

 

Dt 4, 1-2.6-8 ; Ps 14 ; Jc 1, 17-18.21b-22.27 ; Mc 7, 1-8.14-15.21-23

P. Olivier Joncour

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