Nourriture divinisante Homélie Saint Sacrement A (22.06.2014)

Dimanche 22 juin 2014 St Sacrement du Corps et du Sang du Seigneur A PP Colombes

Nourriture divinisante

Dieu se fait découvrir par étapes, progressivement. Il ne donne pas tout tout de suite. Sinon nous ne serions pas en mesure de l’accueillir et de le comprendre. C’est le cas dans le domaine de la nourriture : tant du point de vue de la nourriture au quotidien, puis pour la manne pour les hébreux, et enfin l’Eucharistie pour le peuple de la nouvelle Alliance.

La nourriture est pour le corps

Les aliments crus ou cuits servent permettent à notre corps de vivre, de grandir, et de lui donner de l’énergie. C’est notre corps qui assimile la nourriture dont il a besoin pour vivre, pour grandir, réfléchir, …

Qui peut dire « j’ai senti ce que veut dire avoir faim » ? Et qui t’a donné à manger ? N’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui te donne la nourriture chaque jour. Ceux qui disent une prière bénédicité avant leur repas s’en rappellent à chaque fois. N’oublie pas de Le remercier. C’est toujours un don et jamais un dû. Et n’oublie pas de partager avec celui qui a faim, comme tant d’associations le font comme les ‘Restos du Cœur’, la ‘Fraternité St Vincent de Paul’ qui a inauguré son nouveau local cette semaine, notamment avec des colis d’urgence et l’épicerie solidaire ou encore ‘Août Secours Alimentaire’ lorsque les autres sont en vacances.

Le Seigneur Dieu a nourri dans le désert, c’est la manne

Pas de livreur de pizzas en 30 min chrono dans le désert !Dans le désert, il n’y a pas de supermarché ouvert, ni de petit épicier ouvert entre 7h et 23h dans le 1° oasis, ni au pied de la montagne du Sinaï. Dans le désert, on ne voit pas de mobylette avec un livreur de pizza qui arrive moins 30 min après la commande par téléphone. Dieu a donc donné la nourriture chaque jour. N’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui, dans le désert, t’a donné la manne chaque jour. Pour les hébreux, la manne leur a permis d’arriver vivant jusqu’en Canaan.

La nourriture spirituelle :

Dans notre civilisation adepte du fast food, du surgelé vite réchauffé, qui repose sur l’agro-industrie, certains défendent une contre-culture alimentaire : la slow food. Il s’agit de prendre son temps pour manger, pour déguster et savourer les plats pleins de bonnes odeurs. Jésus nous propose une autre nourriture et une autre boisson : son corps et son sang eucharistiques : le Pain vivant qui est descendu du ciel. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle […] Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. L’Eucharistie vient nourrir notre vie chrétienne, vient renforcer et développer notre vie de baptisés et de confirmés. A la différence des aliments ordinaires qui sont transformés dans notre corps, c’est notre vie qui change pour ressembler à Jésus, qui devient de plus en plus divine. « Devenez ce que vous recevez. Devenez le corps du Christ. » chantons-nous parfois pendant la communion.

Qui peut dire « j’ai senti la faim de l’Eucharistie » et je me refuse de communier car j’ai un gros péché dans le cœur ou sur la conscience ? Et pourtant, je sais que si je lui exprime mon regret et lui demande pardon en allant rencontrer un prêtre, je sais que je recevrai le pardon du Seigneur qui libère, qui relève et qui guérit.

Qui peut dire « j’ai faim de l’Eucharistie » et je ne peux pas communier car je n’ai pas reçu le baptême dans l’Eglise catholique ? Et pourtant, je sais que si j’exprime mon désir dans la vérité et la justice, que je confesse ce que la foi catholique exprime, quand l’Eglise célèbre l’Eucharistie, je sais qu’un jour je pourrai communier au Corps du Christ ressuscité qui nourrit et fait grandir la vie éternelle. Et pourtant, Il me nourrit pleinement de tout ce qui vient de sabouche, de sa Parole de Vie.

Qui peut dire « j’ai faim de l’Eucharistie » et je suis tellement malade ou je souffre tellement dans mon corps, mon esprit ou mon cœur, que je n’ai pas la force ni le courage d’aller rejoindre la communauté paroissiale pour aller prier. Et pourtant, je sais que la communion de désir existe et que quelqu’un qui a participé à la messe va m’apporter le Corps du Christ, envoyé par le prêtre à la fin de la messe.

La communion nourrit aussi l’Eglise et fait son unité : « quand nous serons nourris de son corps et de son sang et remplis de l’Esprit Saint, accorde-nous d’être un seul corps et un seul esprit dans le Christ. » (Prière Eucharistique n°3, 2° épiclèse). Pour ceux qui ont regardé le match de l’équipe de France contre la Suisse, vendredi soir, nous n’avons pas vu des individualités, mais une équipe unie, où le joueur qui fait la passe au buteur démontre un esprit d’équipe, où chacun est au service des autres, sans chercher à braquer sur soi les projecteurs où les caméras de télévision au détriment des autres

Avant l’Evangile, la chorale a chanté le ‘Panis angélicus’. Nous entendrons tout à l’heure le ‘Pange Lingua’. Ce sont deux très beaux chants écrits en latin par St Thomas d’Aquin, un grand théologien, pour aider les baptisés à mieux comprendre le sens de ce sacrement. Que produit l’Eucharistie entre nous ? De même que les différentes voix s’unissent, nous pouvons nous rapprocher les uns des autres, nous prendre par les bras, et nous serrer les coudes. Tout à l’heure, ce sera l’occasion de faire mémoire de notre 1° des Communions, de communier comme si c’était la première fois.

Dt 8, 2-3.14b-16a ; Ps 147 ; 1 Co 10, 16-17 ; Jn 6, 51-58

P. Olivier Joncour

 

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