La crèche des invisibles Homélie Veillée Noël 18h30

Veillée de Noël jeudi 24 décembre 2020 St Jean des Grésillons Gennevilliers 18h30

La crèche des invisibles

Cette année, est arrivé le coronavirus qui s’est abattu sur le monde. Le confinement strict a stoppé beaucoup d’activités et a mis en valeur, par contraste, des personnes et des professions habituellement dans l’ombre. Il y a quelques années, un auteur à succès publiait un livre ayant pour titre « Il n’y aura pas de Noël cette année » (John Grisham). Le 7 novembre dernier, le Pape François a téléphoné à un prêtre espagnol qui avait écrit un texte « Il n’y aura pas de Noël ? »

Et vous, chers enfants, si vous aviez été le Samuel du conte de Noël, qu’auriez-vous fait ? Auriez-vous eu envie de partir avec Gaspard, Melchior et Balthasar ? Oui / Non

Ceux qui ont répondu « Oui », pourquoi ?

Quel cadeau votre maman aurait-elle pu prévoir pour vous et que vous auriez pu apporter au bébé Jésus ?

merci professions invisibles mais essentielles confinement printemps 2020

Le 1° confinement nous a permis de redécouvrir que certaines personnes dont le métier est discret, invisible, était pourtant indispensable. Les invisibles ont été mis au premier plan : les éboueurs, les caissières des supermarchés, les chauffeurs de camion de livraison, les infirmières et aides-soignantes, les médecins et les enseignants qui ont continué leurs cours, les parents qui devaient souvent gérer leur travail et celui des enfants à la maison, … Il y en a ce soir, parmi nous. Alors j’aimerais qu’on les applaudisse pour les remercier comme nous le faisions au printemps à 20h et ne pas les oublier ! Merci pour eux !

Ce soir, j’aimerais que nous nous arrêtions sur certains personnages de la crèche auxquels nous ne faisons pas tellement attention : Joseph, l’âne et les bergers.

St Joseph

Commençons par Joseph. Il n’y a pas de Noël sans lui, celui que tous pensent être le papa du bébé. Le Pape François a décidé de lui consacrer une année. Ni les évangiles de Luc et de Matthieu qui en parlent n’ont gardé une de ses paroles. Il est dans l’ombre de Marie. Pourtant, c’est lui qui est de la famille du roi David dont les prophètes avaient annoncé que le Messie serait de sa descendance. Pourtant Joseph n’a pas rejeté Marie. Pourtant, c’est Joseph qui a fait confiance aux rêves où un ange lui avait demandé de fuir en Egypte pour échapper à la tuerie de tous les nouveaux-nés par le Hérode, avant de revenir à Nazareth. C’est Joseph, qui a appris à Jésus un métier, celui de charpentier. Pas seulement pour faire des poutres pour les toits en terrasse, mais aussi les échelles, ou encore une mangeoire dans laquelle le fils de Marie avait été déposé après sa naissance.

l'âne qui a porté Marie

Ensuite, il n’y a pas de Noël sans l’âne : c’est celui sur lequel Marie a voyagé jusqu’à Bethléem. C’est celui sur lequel elle fuira en Egypte avec Joseph et son enfant. Il annonce déjà l’âne qui n’avait jamais été monté sur lequel Jésus est entré à Jérusalem acclamé par la foule, accomplissant la prophétie de Zacharie : « Ton roi est humble et monté sur un âne » (9,9).

les bergers de Bethléem

Enfin, il n’y a pas de Noël sans les bergers ! Ce soir, nous leur ressemblons, intrigués par l’exception de cette nuit sans couvre-feu. Si c’est exceptionnel, si c’est extraordinaire, c’est donc qu’il doit se passer quelque chose que nous ne voulons pas rater. Les seuls à venir voir le bébé, ce ne sont pas des rois ni des responsables religieux juifs du Temple de Jérusalem, ni des personnes de la famille de Joseph, alors qu’il devait bien y en avoir, ce sont des bergers, des pauvres, des hommes simples.

Quel contraste entre la simplicité et l’humilité de ce qui se passe sur terre, la naissance dans l’étable et la mangeoire qui sert de lit au nouveau-né, en l’absence de place dans la salle commune, la simplicité des bergers qui représentent les pauvres du pays, et la troupe céleste innombrables d’anges qui louaient Dieu, leur grand nombre et celui qui les a envoyés pour qu’ils chantent Dieu le Fils, envoyé pour dire à tous les hommes qu’ils sont aimés par Dieu.

Quel est le sens de ce grand concert qui n’avait pas été déclaré à la Préfecture, où il n’y avait ni journaliste, ni caméra pour filmer en direct, ni policier pour assurer la sécurité du roi des juifs qui venait de naître ni pour compter le nombre d’anges dans le ciel de Bethléem ? C’est Isaïe, le prophète, qui nous éclaire, c’est le cas de le dire : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière, une lumière s’est levée dans le pays de l’ombre. Observons comment Jésus est l’antidote aux jours sombres de déception, de doute, d’incertitude, de dépression. La bonne nouvelle de Noël est qu’il y a une lumière dans le monde qui peut sortir des ténèbres et de nos échecs. Jésus, la « Lumière du monde » (Jn 9), marche avec nous quelque soit le problème que nous traversons.

En fait, c’est pour cela que Jésus est né. Dieu a vu nos péchés. Il a vu notre peine. Il a vu nos échecs. Alors il est venu sur terre comme un enfant fragile, comme l’Emmanuel, Dieu avec nous. De quoi, finalement prenons-nous conscience à Noël ? A Noël, Jésus est la solution !

Il n’y a vraiment personne comme Jésus (x 3)
Il n’y a vraiment personne comme Lui

Voici la bonne Nouvelle : Noël n’est pas le problème ; Noël est la solution de Dieu pour vous, pour toi, pour nous, pour le monde ! D’ailleurs, Jésus n’est pas venu sur terre pour être et rester un bébé. Il est venu pour grandir, vivre une vie sainte, mourir sur la croix et être ressuscité. Il est venu « pour chercher et sauver ce qui est perdu ». Rappelons-nous les trois histoires de la brebis perdue, de la pièce perdue et du fils en perdition racontées par Jésus en Luc 15. Et ce qu’elles nous enseignent au sujet de la passion de Dieu d’aller chercher ce qui est perdu pour le retrouver !

Is 9, 1-6 ; Ps 95 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14

P. Olivier Joncour

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