Pédagogie divine biblique et vie dans l'Esprit saint Homélie 3° dim TO C (27.01.2019)

Dimanche 27 janvier 2019 3° dim TO C St Pierre St Paul, Colombes

Pédagogie divine biblique et vie dans l'Esprit saint

C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Ce sont les deux thèmes de l’unité de la Bible et la vie dans l’Esprit Saint que nous allons approfondir ce dimanche.

Unité de la Bible, du Premier et du Nouveau Testaments

Dans le Premier Testament, le Seigneur a fait beaucoup de promesses à son peuple, en commençant par le don d’une terre et d’une descendance à Abraham (Gn 12, 1-3). La terre c’était facile, car on pouvait toujours imaginer qu’il existait quelque part une petite parcelle qui n’appartenait à personne. Par contre, pour la descendance, le défi était plus grand quand on sait qu’Abraham et Sara avaient plus de 75 ans. Mais comme le Dieu d’Abraham est le Créateur et le Dieu des vivants, Il est aussi celui qui est capable de rendre fécond ce qui est stérile, comme il ressuscitera son Fils unique de la mort et le libèrera du tombeau. Combien d’autres promesses le Dieu d’Israël a été réalisées ensuite pour son peuple. Et combien restaient encore en attente à l’époque de Jésus. C’est pourquoi, lorsque celui-ci déclare de façon très solennelle qu’aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est qu’il veut faire comprendre aux juifs de Nazareth qu’il est le Messie, le Christ. De même que les mages avaient réveillé la promesse du lieu de naissance du Messie Roi annoncé par le prophète Michée (Mi 5,1 ; Mt 2,5-6), de même Jésus a réveillé ce programme du Messie dans la mémoire et le cœur de ses auditeurs. Nous pouvons dire que Jésus était caché dans les écrits de la Bible juive (cf DV 16). C’est la pédagogie de la liturgie de la Parole de Dieu mise en valeur par le Concile Vatican II, à l’école des Pères de l’Eglise, de choisir, pour les messes des dimanches et des grandes fêtes, un extrait du Premier Testament, en première lecture qui annonce ce que Jésus va accomplir et réalisé dans l’Evangile.

Et on voit bien, à travers les premiers versets de l’évangile que St Luc a été très méthodique pour écrire : il a mené une véritable enquête auprès de personnes qui ont vécu avec Jésus, qui l’ont écouté, qui l’ont suivi. Si nous comparons les écrits sur la vie d’hommes célèbres de l’antiquité, les évangélistes ont écrit une trentaine d’années après la mort et la résurrection, ce qui est très rapide quand on pense que le premier écrit sur Alexandre le Grand l’a été plusieurs siècles après sa mort. On peut donc faire une grande confiance aux récits des 4 évangiles.

La Parole de Dieu a toujours besoin d’être expliquée, comme le faisait le scribe Esdras au peuple revenu de l’exil à Babylone, à Jérusalem. Il l’actualise pour eux. C’est le rôle de l’homélie : actualiser ce qui a été vécu par des croyants dans des contextes géographiques, historiques et culturels très différents et comment Dieu peut nous parler aujourd’hui. Pour l’Evangile, il s’agit de nous demander : quelle est la Bonne nouvelle ? Pour moi ? Pour mon voisin ? Pour l’Eglise ? Pour le monde qui ne connaît pas Jésus ?

Une vie dans l’Esprit

St Luc insiste sur la présence de l’Esprit Saint et Jésus a bien conscience de L’avoir reçu alors qu’il était en prière juste après son baptême (Lc 3, 21-22). Juste après, « Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable » (Lc 4, 1-2a) Après l’épisode des trois tentations dont il est sorti vainqueur, saint Luc précise : Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Et quand Jésus a choisi délibérément un passage dans le livre du prophète Isaïe, c’est un long passage qui annonce le Messie, celui sur qui reposera l’Esprit du Seigneur, et les actes de libération et de guérison qu’il fera : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus, l’Envoyé du Père, ne fait rien sans l’Esprit qui les garde unis.

De même que chaque baptisé, disciple-missionnaire de Jésus le Christ, ne peut rien faire de grand sans laisser agir cet Esprit en lui, de même l’Eglise, comme Corps du Christ dont Jésus est la tête, se laisse conduire par ce même Esprit.

Jésus donne l’exemple à l’Eglise tant dans sa manière de vivre, que de prier, de servir les autres, de parler, d’agir, de réfléchir, de décider, … Si nous reprenons le programme du Pape François au cours des JMJ à Panama, il fait ce qui était annoncé par Isaïe et que Jésus a vécu : Même si c’est un paradis fiscal, en allant dans un pays pauvre, il est allé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ; en allant dans un centre de détention de jeunes mineurs, il a annoncé aux captifs leur libération, non pas en demandant qu’ils puissent sortir mais en leur disant qu’ils sont porteurs d’une liberté intérieure et qu’ils pouvaient recevoir le pardon de Dieu ; on sait aussi toute l’importance qu’il accorde aux rencontres avec les personnes malades et handicapées. N’avez pas vu une photo avec des jeunes portant à bout de bras une de leur groupe qui était dans un fauteuil roulant alors que le passait dans sa voiture ? Ce sont eux les aveugles qui retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés. C’est aussi ce que nous voulons proposer dans deux semaines lors du dimanche de la Santé avec le sacrement des malades pour tous ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur coeur ou dans leur esprit. Car, quand un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance, écrivait St Paul aux Corinthiens. Comme la Lettre au Peuple de Dieu que le Pape François a écrite en août 2018 sur les abus en tous genres. Et c’est de notre responsabilité d’inviter ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur esprit à recevoir ce sacrement pour que le Seigneur vienne les visiter et leur apporte le réconfort et la paix du coeur pour les aider à traverser et à vivre cette épreuve, pour qu'ils n'aient jamais à se demander "Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu?".

Ne 8, 1-6.8-10 ; Ps 18 ; 1 Co 12, 12-30 ; Lc 1,1-4 . 4,14-21

P. Olivier Joncour

« Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé [29]. Car, même si le Christ a fondé dans son sang la Nouvelle Alliance (cf. Lc 22, 20 ; 1 Co 11, 25) , néanmoins les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique [30], acquièrent et manifestent leur complète signification dans le Nouveau Testament (cf. Mt 5, 17 ; Lc 24, 27 ; Rm 16, 25-26 ; 2 Co 3, 14-16) , auquel ils apportent en retour lumière et explication. » (Dei Verbum 16)

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