Ecoute battre le cœur de Dieu Homélie 26° dim TO B (27.09.2015)

Dimanche 27 septembre 2015 25° dim TO B Messe de rentrée de l’Aumônerie

Ecoute battre le cœur de Dieu

Dans la nature, comme dans la vie et le cœur des hommes, des logiques contraires s’opposent : repousser ou intégrer ? rejeter ou accueillir ? Et la main peut l’exprimer d’une manière ou d’une autre.

Exclure ou inclure ?
Les deux situations rapportées dans le livre des Nombres et l’Evangile ont deux points communs : des personnes n’ont pas été officiellement reconnues et envoyées pour accomplir ce qu’elles font. Au temps de Moïse, Eldad et Midad prophétisent alors qu’ils ne s’étaient pas rendus à la Tente de la Rencontre où les autres anciens avaient reçu une part de l’esprit qui reposait sur Moïse. Au temps de Jésus, c’est un anonyme qui expulse les démons au nom de Jésus, sans avoir été envoyé comme les Douze. A chaque fois, l’un du groupe le remarque : Josué pour Edad et Midad, et Jean pour l’anonyme, et demande qu’on leur interdise d’agir. Dans les deux cas, à des siècles d’intervalle, la réponse est la même : laissez-les faire ! L’enjeu est d’exclure ou non quelqu’un. Moïse et Jésus reconnaissent que leur action est bonne : Edad et Midad ont reçu l’Esprit de Dieu ; celui qui expulse les démons ne le fait pas en son nom, mais au nom de Jésus, le Sauveur, le Fils de Dieu. Toi aussi, quand tu sens naître dans ton cœur la pensée d’exclure quelqu’un, écoute battre le cœur de Dieu : que te dit-il ? la personne agit-elle ou non pour le bien des autres ? Rappelons-nous ce que nous avons vécu tout au début de la messe. Quelques-uns d’entre nous ont demandé à entrer dans la famille des enfants de Dieu par le baptême. Ils se sont mis en route depuis plusieurs mois et parce qu’on voit que c’est vraiment Dieu qui les attire à Lui et que leur démarche est sincère, ils ont pu faire leur demande.

Couper ou se convertir ?
Dans certains pays, on coupe la main des voleurs. Or, nous le savons, la main ne repousse pas. Couper la main, c’est ne laisser aucune chance à la personne de changer de comportement. C’est dire : il est voleur, il le restera toute sa vie. Tu sais aussi que la médecine qui fait des prouesses a déjà réussi des greffes de mains. La science et la technique ont déjà créé des mains artificielles. Cela reste une solution compliquée et très chère. Et le transhumanisme n’est pas une solution ! Quand ta main veut faire du mal, blesser, voler, cogner, écoute battre le cœur de Dieu. Que te dit-il ? Tout ce mal dont les autres sont les victimes, ne remarques-tu pas que la main n’a rien décidé, mais que cela vient de ton désir de vouloir ce que tu n’as pas, de blesser, de détruire, un désir qui naît dans ta tête ou ton cœur. Sans parler de tout ce que ta main peut faire pour toi, de façon égoïste pour garder ce qui t’a été donné, en te cachant du regard des autres. Tu vois, il faut remonter à la racine pour la couper. Ecoute battre le cœur de Dieu qui te fait découvrir que la main est faite pour la relation, quand elle est ouverte pour recevoir ou donner, quand tu dis bonjour ou pour faire la paix en se serrant la main, pour faire une grande chaîne de l’amitié et de la fraternité, pour faire une caresse à la personne que tu aimes. Si tu en as l’occasion, observe tous les gestes qu’une maman fait pour son petit bébé.
Si tu ne sais pas bien aimer, ne t’inquiète pas, Dieu a déjà tout prévu. Dans le livre du prophète Ezéchiel, il dit : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. » (Ez 36,16) De même que l’esprit qui reposait sur Moïse est partagé entre les 70 anciens pour qu’ils l’aident à conduire et faire vivre le peuple et qu’il rêve même que tout le peuple reçoive ce même esprit, de même que Jésus a formé et préparé les Douze pour continuer et multiplier son action après son Ascension, et qu’il ne repousse pas ceux qui sont prêts à agir en son nom, de même dans l’Eglise, le pape, les évêques et les prêtres partagent beaucoup de responsabilités avec des baptisés, non pas parce qu’on manquerait de prêtres, mais au nom de la responsabilité que Jésus nous confie lors de notre baptême, de même à l’aumônerie, Marie-Pierre appelle des responsables de niveau et des animateurs pour chaque niveau, mais aussi pour la préparation au baptême, à la 1° communion, à la Confirmation et des temps forts.

Pour conclure, tout baptisé, tout responsable dans l’Eglise, tout prêtre, tout évêque doit travailler en équipe, avec d’autres. Et Dieu nous éclaire dans les choix que nous avons à faire sur des points où changer de vie.

Nb 11, 25-29 ; Ps 18b ; Mc 9, 38-43.45.47-49
P. Olivier Joncour