Remue-ménage Homélie 15° dim TO B (12.07.2015)

Dimanche 12 juillet 2015 15° dim TO B Colombes

Remue-ménage

L’histoire de l’Alliance de Dieu et l’humanité peut se résumer par des appels qui bousculent et l’envoi de croyants en mission en son Nom.

Dieu bouscule des hommes et les hommes de Dieu dérangent
Amos gardait des trouopeaux avant d'être appelé par Dieu à être prophète pour son peupleLe Seigneur est venu bousculer la vie tranquille et établie d’Amos qui gardait des bœufs et qui soignait les sycomores. Non seulement, il est devenu prophète pour le peuple de Dieu en lui portant Sa Parole, mais il a aussi dû quitter la région où il était. Lui qui était de Técoa dans le royaume de Juda au Sud, il a prophétisé dans le royaume d’Israël au Nord. Le Seigneur l’a envoyé pour une vie qui dérange les autres, comme Amazias le prêtre de Béthel. Pourquoi a-t-il été bousculé ? Lui aussi était bien établi dans son sanctuaire royal de Béthel. Tout était bien organisé. Tout était bien huilé dans l’organisation des hommes. Tout était bien rodé : les prières, les sacrifices. Sans doute trop. Tout était sous contrôle jusqu’à l’irruption d’on ne sait où, d’Amos qui est venu déranger, au nom du Seigneur, son peuple et ses prêtres qui s’étaient installés non seulement physiquement en Canaan, mais aussi dans leurs habitudes, dans leur routine. Ils ronronnaient. Dieu a envoyé Amos pour les réveiller, pour les secouer, pour leur rappeler l’essentiel : il a rappelait aux puissants et ceux qui avaient des responsabilités qu’ils devraient rendre compte de leurs comportements vis-à-vis des pauvres, des petits et des exclus. En rien leur foi en Dieu et leur culte ne peuvent être déconnectés des autres, particulièrement des plus fragiles. La foi au Dieu d’Abraham a des conséquences dans la vie quotidienne et les relations avec les autres. Notre Bien commun (Atelier)C’est ce que l’Eglise a repris à son compte, à la lumière de l’Evangile, dans sa réflexion sur la société appelée ‘Pensée sociale de l’Eglise’ et que plusieurs ont mieux découvert en équipe, grâce à la lecture et à l’étude du livre Notre bien commun (Atelier, 2014).
Par l’intermédiaire des Douze, et leur ministère itinérant qui les oblige à être dans un mouvement extérieur, Jésus vient aussi, à sa manière, bousculer les croyants de son temps et les désinstaller, les déranger dans leur confort spirituel. Il continue encore aujourd’hui. Ecoutons François !

Des ouvriers de l’Evangile confiants en Dieu.
Après l’échec de la prédication de Jésus à la synagogue de Nazareth à cause de leur manque de foi (Mc 6, 1-6a), il appelle, envoie et demande aux Douze que, pour la mission qu’il leur confie, ils ne s’en remettent qu’à Dieu. Cet envoi repose sur la confiance dont Jésus leur témoigne, comme il l’exprime dans le début de la parabole des talents (Mt 25, 14-15). Nous l’avons entendu, pour cette première expérience pratique, Jésus leur demande de ne pas s’encombrer d’objets dans lesquels ils pourraient mettre leur sécurité : le pain pour la nourriture, le sac pour accumuler et garder avec soi ce dont ils pourraient avoir peur de manquer, l’argent pour acheter ce qui manque, la tunique de rechange. Cependant, cette insécurité matérielle les a obligés à faire confiance au Seigneur qui leur a donné ce qui leur était nécessaire, notamment à travers les personnes qui les ont accueillis.Année de la vie consacrée Ce dépouillement et cette simplicité de vie nous rappellent, en cette année de la vie consacrée, la pauvreté à laquelle s’engagent les religieux et les moines. Si cela paraît difficile voire impossible à beaucoup, rappelons-nous surtout que Jésus ne demande pas à tous ce même dépouillement, mais seulement à certains.
Les Douze ne partent seuls. L’Esprit les aide et ils s’en vont par deux. C’est le nombre minimum de personnes qui permet d’authentifier qu’un témoignage est vrai. Jésus envoie les Douze, deux par deuxSi Jésus leur demande de partir deux par deux, c’est pour faire équipe, pour être en communauté de croyants, pour s’entraider et se soutenir. Quand l’un guérit, chasse un esprit impur, expulse un démon ou témoigne par la parole, l’autre peut prier pour le premier.
De même que Jésus a reçu son autorité du Père, les apôtres de Jésus, de même le prophète Amos qui ne dépendait ni du pouvoir royal, Jéroboam, ni du pouvoir religieux représenté pas Amazias, car Amos détenait son autorité de Dieu Lui-même qui était allé le chercher pour cette mission.

Après les prophètes, Dieu le Père a tout misé sur son Fils, comme le montre St Paul dans l’extrait de la lettre aux Ephésiens. Jésus a ensuite tout parié sur les Douze. Comme Lui, le bon berger qui rassemble, prend soin, connaît et garde chacune des brebis de son troupeau (Jn 10,14), les apôtres ont été comme l’entraîneur d’une équipe d’un sport collectif qui recrute chacun de ses joueurs, qui leur donne un rôle et une place dans l’équipe en fonction de leurs qualités sportives et tactiques, qui connaît leurs points forts et leurs limites, qui les encourage, les entraîne et les aide à progresser tant en endurance que dans la technique.

Am 7, 12-15 ; Ps 84 ; Ep 1, 3-14 ; Mc 6, 7-13
P. Olivier Joncour

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